Au service de la sécurité alimentaire

20 avril 2005 - La rédaction 
Tout comme les autres organismes vivants, les plantes doivent être en bonne santé pour se développer correctement.
Dans les champs, elles peuvent être agressées par de nombreux parasites :
• des maladies provoquées soit par des champignons, des bactéries ou des virus,
• des insectes comme les pucerons ou les chenilles,
• des mauvaises herbes comme le chiendent, les chardons…

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La médecine des plantes

Les produits de protection des cultures, ou pesticides, comme les fongicides, insecticides ou herbicides… sont pour les plantes, ce que les médicaments et les médecines sont pour notre propre santé. Ils peuvent être utilisés non seulement en agriculture mais aussi en horticulture, en exploitation forestière, en jardinage, pour l’entretien des terrains de sport ou des jardins publics.

Des produits très innovants

Les produits de protection des cultures sont issus de programmes de recherche très innovants : ils allient les innovations de la science et les nouvelles technologies pour protéger les plantes des maladies ou des ravageurs qui peuvent les agresser et menacer la qualité et la sécurité de notre alimentation.

La protection des plantes : de multiples bénéfices class=

La protection des cultures est une nécessité :
• sur le plan quantitatif : pour satisfaire les besoins alimentaires des hommes et ceux des animaux d’élevage,
• sur le plan qualitatif : pour assurer la production d’une grande diversité de denrées alimentaires de qualité homogène, saines et à des prix accessibles à tous,
• vis-à-vis de l’environnement : pour maintenir la nuisibilité des ennemis des cultures à un niveau acceptable tout en préservant les écosystèmes.

1 – Assurer un approvisionnement suffisant

Le premier avantage de la protection des plantes est d’assurer une production suffisante en quantité.

Préserver les rendements des attaques d’organismes nuisibles

Sans une utilisation appropriée et raisonnée des produits de protection des plantes, la production agricole serait réduite de façon très importante à cause des attaques d’insectes, de maladies (fongiques ou virales) et de la concurrence des mauvaises herbes.

Destruction complète de la production

Certains parasites sont capables de détruire la totalité d’une production.

• Exemple du mildiou des pommes de terre : les attaques précoces de mildiou sont très nuisibles pour la culture. En l’absence de traitements efficaces, les pertes à la récolte peuvent atteindre entre 50 et 95 % ! (Source : UIPP)
• C’est aussi le cas du mildiou de la vigne : lorsque la pression du champignon est forte et que les conditions climatiques sont favorables à son développement, le mildiou peut détruire la totalité d’une récolte.

En 1988, dans certains vignobles français, des viticulteurs ont perdu la totalité de leur récolte.

La lutte peut devenir une obligation

Attaque de mildiou sur feuille de vign

De même qu’au XIXème siècle, le phylloxera a provoqué la disparition d’une grande partie du vignoble français ; les viticulteurs ont craint récemment la disparition de la vigne à cause de la flavescence dorée. Cette maladie est provoquée par un phytoplasme, or il n’existe aucun moyen de lutte direct contre cet agent pathogène. La maladie est apparue dans l’Aude en 1982 et en trois ans, la majeure partie du vignoble de ce département a été touchée par la maladie. Les phytoplasmes sont transmis à la vigne par un insecte : la cicadelle Scaphoïdeus titanus. En 1986, afin d’enrayer les dégâts provoqués par le phytoplasme, un arrêté préfectoral a été pris en urgence pour obliger les viticulteurs du département à traiter avec des insecticides contre la cicadelle.
Depuis, la lutte obligatoire s’est étendue à d’autres départements avec un programme de lutte bien défini chaque année, ce qui permet de maîtriser cette maladie.

2 – Assurer la qualité des aliments à un prix abordable

Utilisés à bon escient et à la bonne dose, les produits de protection des plantes préservent les qualités alimentaires et gustatives des produits. Ils évitent, par exemple, l’apparition de pourritures et permettent aux plantes d’arriver à maturité en préservant tous leurs arômes, toutes leurs protéines…

La qualité du blé

Pour faire du pain de qualité, il est nécessaire de récolter un blé riche en protéines. Il suffit de 16 pucerons par épi pour que la teneur en protéine du blé soit dégradée.
En protégeant le blé contre les pucerons, l’agriculteur assure la production d’un pain de qualité. (Source UIPP)

Des beaux fruits

Sur les étalages, les consommateurs recherchent souvent les fruits les moins abîmés, ou les moins tachés. Pour vendre leur production, les arboriculteurs doivent produire des fruits à l’aspect irréprochable, donc bien protégés à la fois contre les insectes et les maladies.

Préservation de l’hygiène alimentaire

Le rôle des produits de la protection des plantes est capital dans la préservation de l’hygiène des aliments : ils évitent la contamination des denrées par les ravageurs (rats, souris, mouches ou autres insectes) ou par les maladies, en cours de production, après la récolte et tout au long des étapes de transport, de conservation et de transformation industrielle.

Eviter la présence de mycotoxines class=

Les maladies causées par des champignons peuvent provoquer la production, dans les fruits ou dans les grains, de toxines dangereuses pour la santé. Il s’agit de mycotoxines. On peut les retrouver par exemple dans les grains de blé (désoxynivalenol) ou dans le jus de pomme (patuline). C’est pour cette raison qu’il faut éviter de manger une pomme abîmée.
L’utilisation de produits de protection des plantes permet de limiter le développement des maladies qui sont susceptibles de produire ces mycotoxines.

Les produits de protection des plantes présentent-ils des risques ?

Les produits de protection des plantes ne sont pas des produits anodins, et potentiellement, ils peuvent représenter un risque pour l’environnement et l’homme. Utilisés à bon escient et selon des conditions d’emploi encadrées, la protection des cultures est optimisée tout en maîtrisant les impacts sur l’environnement, le consommateur et l’utilisateur.

Un risque évalué et encadré

La commercialisation d’un produit de protection des plantes est conditionnée à l’obtention d’une AMM (Autorisation de Mise en Marché) délivrée par les services publics européens et français. Cette AMM est obtenue lorsque le dossier d’homologation soumis répond à l’ensemble des exigences réglementaires requises en démontrant notamment que le risque lié à l’utilisation de produit de protection des plantes est identifié, maîtrisé et acceptable.
Pour être autorisé, un produit doit dans les conditions normales d’utilisation, être sans risque pour l’homme et pour l’environnement.

Des produits utiles, des entreprises responsables

En France, l’industrie de la protection des plantes est régie par une réglementation rigoureuse et sévèrement contrôlée.
Les industriels, réunis au sein de l’UIPP, Union des Industries de la Protection des Plantes, sont des entreprises responsables qui travaillent toutes dans le respect du Code International de Conduite de la FAO*. Il en est de même pour leurs sous-traitants.

* Food and Agriculture Organisation : organisation pour l’alimentation et l’agriculture.

 

Les différentes catégories de produits de protection des plantes

Les insecticides sont destinés à lutter contre les insectes, par exemple les pucerons, les criquets ou les chenilles.

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Attaques de champignons sur raisins et feuilles de blé.

Les fongicides visent à préserver les plantes des maladies provoquées par les champignons comme le mildiou de la pomme de terre ou la rouille du blé.
Les herbicides sont destinés à éliminer les mauvaises herbes qui viennent en concurrence des plantes cultivées dans les parcelles, comme le chiendent, les chardons…
Les acaricides sont utilisés pour préserver les plantes des attaques d’acariens (les araignées rouges des pommiers par exemple).
Les nématicides permettent de combattre les nématodes, des vers minuscules présents dans le sol qui s’attaquent par exemple à la betterave ou à la vigne.
Les rodenticides permettent de lutter contre les rongeurs (rats, souris, mulots…).
Les molluscicides sont employés pour préserver les cultures des attaques de limaces.

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