Ce qu’il faut savoir sur le métam-sodium, pesticide à l’origine d’intoxications dans le Maine-et-Loire

15 octobre 2018 - Gaelle Gaudin 
Le métam-sodium, matière active phytosanitaire déjà sur la sellette au niveau français et européen, refait parler de lui. Son utilisation en Maine-et-Loire, dans des conditions qui semblent non réglementaires, a provoqué des intoxications. Le préfet du département suspend son autorisation.

Le métam-sodium, matière active phytosanitaire déjà sur la sellette au niveau français et européen, refait parler de lui. Son utilisation en Maine-et-Loire, dans des conditions qui semblent non réglementaires, a provoqué des intoxications. Le préfet du département suspend son autorisation.

Des cas d’intoxication humaine plus ou moins sévères au métam-sodium, survenus en deux semaines dans deux communes du Maine-et-Loire, ont conduit le Préfet du département à prendre un arrêté suspendant l’autorisation de pesticides à base de cette molécule. Le métam-sodium peut être employé à usage nématicide, insecticide, fongicide et herbicide. Cette mesure est valable jusqu’au 26 octobre 2018, et « pourrait être reconduite en fonction de la situation météorologique et des vérifications en cours auprès de la profession sur les conditions d’utilisation du produit », précise un communiqué de presse de la préfecture.

La préfecture évoque un possible « non-respect des restrictions d’application »

Car cet incident vient rappeler que la dangerosité d’un pesticide ne dépend pas uniquement de sa composition, mais aussi des conditions dans lesquelles il est utilisé. L’application de métam-sodium en plein champ doit, selon la réglementation européenne, se faire par injection dans le sol ou par irrigation goutte à goutte. Un arrêté préfectoral du Maine-et-Loire, en date du 20 janvier 2017, précise par ailleurs l’obligation de « refermer » immédiatement le sol après injection et de « fixer le produit dans le sol par arrosage immédiat et maîtrisé ». Selon la préfecture du département, les préconisations de cet arrêté « ne semblent pas avoir été respectées dans les cas survenus à Brain-sur-l’Authion et Mazé Milon. »

Comme le sous-entend la communication de la préfecture, les conditions climatiques ont également leur importance. Ainsi, la température exceptionnellement élevée du sol cette année rendrait le produit volatil.

Un produit déjà dans le viseur en France et en Europe

Le métam-sodium, qui fait partie des substances dont l’Europe envisage la substitution, est identifié par la France comme faisant partie des plus préoccupantes. Le rapport de trois inspections publiques*, sur lequel s’appuie la feuille de route gouvernementale visant la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, recommande de donner les moyens à l’Anses pour se pencher rapidement sur la molécule.

* Inspection générale des affaires sociales, Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, Conseil général de l’environnement et du développement durable

4 commentaires sur “Ce qu’il faut savoir sur le métam-sodium, pesticide à l’origine d’intoxications dans le Maine-et-Loire

  1. L’exposition des maraichers aux traitements phytosanitaires (fongicides, insecticides, herbicides), lors de la préparation des bouillies, de la pulvérisation, est génératrice de risques chimiques importants, neurotoxiques et reprotoxiques par voie cutanée ou respiratoire. Les serres horticoles surtout constituent un milieu fermé, aux conditions climatiques favorisant l’apparition de problèmes liés à l’utilisation de produits phytosanitaires, non seulement lors de l’application du traitement comme dans tout secteur agricole, mais aussi de façon plus méconnue, car les molécules persistent dans l’air après traitement, notamment les fumigants utilisés pour stériliser le sol comme ici. Cette fumigation laisse des vapeurs très toxiques pour les plantes et les mammifères : meilleure prévention des risques professionnels du maraîchage ! :
    modifier répondre signaler un abushttp://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=438

  2. L’exposition des maraichers aux traitements phytosanitaires (fongicides, insecticides, herbicides), lors de la préparation des bouillies, de la pulvérisation, est génératrice de risques chimiques importants, neurotoxiques et reprotoxiques par voie cutanée ou respiratoire. Les serres horticoles surtout constituent un milieu fermé, aux conditions climatiques favorisant l’apparition de problèmes liés à l’utilisation de produits phytosanitaires, non seulement lors de l’application du traitement comme dans tout secteur agricole, mais aussi de façon plus méconnue, car les molécules persistent dans l’air après traitement, notamment les fumigants utilisés pour stériliser le sol comme ici. Cette fumigation laisse des vapeurs très toxiques pour les plantes et les mammifères : meilleure prévention des risques professionnels du maraîchage ! :
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  3. Soit belle et tant pis pour la santé des ouvriers agricoles et des consommateurs;ce qui compte c’est la beauté de la marchandise et le prix ;voilà mon hymne à la mâche industrielle et au métam sodium !

  4. Soit belle et tant pis pour la santé des ouvriers agricoles et des consommateurs;ce qui compte c’est la beauté de la marchandise et le prix ;voilà mon hymne à la mâche industrielle et au métam sodium !

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