Céréaliers, une bonne image à développer en répondant davantage aux attentes environnementales

14 février 2019 - Eloi Pailloux 
L'opinion publique tient globalement les céréaliers en bonne estime, mais s'interroge sur leurs pratiques, en lien avec l'environnement. L'association des producteurs de céréales (AGPB) s'active pour gommer ce point d'interrogation, et le fait savoir lors de son congrès qui se tient du 13 au 14 février à Compiègne. L'idée ? Produire plus durable, et communiquer davantage.

Quelle(s) idée(s) se font les consommateurs au sujet des céréaliers ? L’Association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB) a dévoilé les résultats d’une étude commandée à l’institut ViaVoice, le 13 février, lors de son congrès annuel. Mille personnes représentatives, ainsi que 400 cadres, ont été interrogés. Les premiers ont une bonne image des producteurs de céréales, à 74 %. Impression plus nuancée pour les cadres, avec 53 % d’avis favorables. Ce sondage montre une influence générationnelle : cette bonne image atteint un score de 90 % auprès des jeunes (18 à 24 ans), contre 65 % pour ceux ayant plus de 65 ans. Les céréaliers incarnent la modernité pour 76 % des interviewés.

Une attente pour plus de bio et moins de phytos

« Fierté, qualité innover, vocation, nourrir, protéger, Terre, ces mots inscrits sur les visuels de notre campagne définissent nos valeurs », explique Philippe Pinta, président de l’Association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB).

Pour les années à venir, 42 % de tous les sondés attendent des producteurs de céréales qu’ils améliorent la qualité des produits, en cessant par exemple le recours aux produits chimiques ou en augmentant la production d’aliments bio. 38 % du grand public et 37 % des cadres souhaitent aussi que les producteurs s’engagent dans un mode de production plus soucieux de l’environnement. « Le fossé se creuse entre les producteurs et les consommateurs, ces derniers s’opposent souvent à nos pratiques », constate Philippe Pinta, président de l’AGPB.

« Nous voulons nous engager dans une nouvelle dynamique pour valoriser les efforts déjà réalisés et ceux qui restent à faire, continue-t-il. Faire savoir, c’est ce qui nous manque le plus. » Pour atteindre ces objectifs, l’AGPB mise sur deux actions : le lancement de sa première campagne de communication baptisée « les nouveaux céréaliers », et la construction d’un cahier des charges de production qui intégrera des démarches de responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE).

Adapter la haute valeur environnementale aux céréales

Ce cahier des charges a vocation à servir de socle commun à toutes les démarches déjà existantes en matière d’environnement, et s’appuierait sur la certification environnementale mise en place par le gouvernement en 2011 mais aujourd’hui moins facile à adopter pour les céréaliers que pour d’autres producteurs, en raison des spécificités de ces cultures. L’AGPB compte sur un coup de pouce des pouvoirs publics pour que la démarche s’adapte mieux aux « grandes cultures ».

« Ce n’est pas une démarche élitiste mais de masse, qui doit engager tous les agriculteurs », appuie Philippe Pinta. Si la démarche répond surtout à une attente du marché français en produits respectueux de l’environnement, elle n’est pas incompatible avec l’export. « Demain, les importateurs auront aussi des exigences environnementales sur les céréales qu’ils importent », souligne le président.

Montée en puissance de la communication

Les céréaliers lancent aussi un nouveau site : lesnouveauxcéréaliers.fr, pour que les Français se renseignent sur la réalité de leur métier, leur pratique en soutien de la campagne de communication lancée du 13 février au 27 mars sous la même bannière. « Fierté, qualité innover, vocation, nourrir, protéger, Terre, ces mots inscrits sur les visuels de notre campagne définissent nos valeurs », explique Philippe Pinta.

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