Dix mesures pour réduire les pollutions

20 mars 2005 - La rédaction 
Les producteurs champenois ont récemment décidé la mise en place d’un plan d’action “phytos” qui vise à réduire les risques potentiels de pollutions des eaux superficielles et souterraines sur le vignoble, soit 32 000 hectares de vigne et 15 000 exploitations.

Le plan d’action mis en place dans le vignoble champenois a quatre objectifs, précise Arnaud Descotes, responsable de la mission environnement du CIVC (Comité interprofessionnel des vins de Champagne) :

Pour le moment, l’engagement des vignerons champenois au plan d’action ”phytos” se fait sur la base du volontariat

“orienter le choix des viticulteurs vers des produits moins dangereux, limiter les transferts, améliorer les conditions d’utilisation des produits depuis le stockage jusqu’aux procédures de rinçage et poursuivre la baisse des quantités utilisées de pesticides”. Cette baisse déjà amorcée sur le vignoble depuis 1992 a fait l’objet en 1998 d’un programme spécial “herbicides” qui a conduit en deux ans à une diminution de 80 % des utilisations de diuron(1) et à 60 % pour les triazines(2). Le plan phytos actuel comprend dix mesures dont trois devraient rapidement devenir obligatoires par la voie d’un arrêté préfectoral interdépartemental en cours de rédaction.

Privilégier le volontariat

Pour le moment, l’engagement des vignerons se fait sur la base du volontariat. Les mesures prévoient l’obligation d’enherber les contours des parcelles et engagent chaque producteur, au moins sur une partie de son exploitation, à développer des mesures alternatives au désherbage en plein (localisé sous le rang, entretien des sols…). Plusieurs mesures portent sur le matériel de pulvérisation et son contrôle. La gestion des fonds de cuve avec le rinçage à la parcelle est favorisée et la participation aux opérations de collecte et de valorisation des emballages vides de produits phytosanitaires (EVPP) et des produits phytosanitaires non utilisés (PPNU) est fortement encouragé. Pour donner plus de cohérence à ce plan sur le terrain, une charte de partenariat est en cours de rédaction en collaboration avec la distribution locale.

Cartes d’aptitudes à l’enherbement

L’enherbement permanent des inter-rangs séparant les pieds de vigne étant une des priorités de ce plan, le CIVC (Comité interprofessionnel des vins de Champagne) diffuse depuis fin mars 2005 une cartographie au 1/25 millième de tous les sols d’AOC Champenoises. Ceux-ci sont classés en trois catégories (vert, orange et rouge) selon le risque de concurrence entre la vigne et le couvert végétal entre les rangs. En situation intermédiaire (orange), le vigneron peut décider d’enherber seulement un rang sur deux, d’installer un enherbement partiel hivernal ou de choisir un couvert végétal moins concurrentiel comme un pâturin annuel. Diffusées sous forme de CD-Rom à 1 000 exemplaires, ces cartes devraient être rapidement disponibles sur le site extranet du CIVC.

Programme “zéro déchets”

Le guide des déchets de la filière vitivinicole champenoise vient d’être édité à 8 000 exemplaires. Ce document d’information et de sensibilisation qui compte 80 pages présente le travail d’inventaire des 27 filières “déchets” identifiées. Pour chacune, il effectue un point réglementaire ainsi que les coordonnées des entreprises de récupération ou de traitement. Pour la Champagne, le gisement total (industriel et agricole) estimé est 350 000 tonnes de déchets par an (hors marcs de pressurage et déchets verts de défrichement), soit 1,25 kg par bouteille produite. Sur ce tonnage global, 280 000 tonnes sont constituées de déchets produits sur les lieux de consommation, comme les emballages et les bouteilles. 70 000 tonnes proviennent des activités de production (essentiellement déchets verts liés aux arrachages et boues extraites des bassins hydrauliques et des stockages aérés). Reste 10 000 tonnes, soit 3 % du gisement total, qui peuvent être assimilés à des déchets industriels. 75 % de ces déchets font déjà l’objet d’une récupération ou d’un traitement. Certains de ces déchets industriels sont liés directement à l’activité viticole et sont qualifiés de “non dangereux”. Ce sont les palettes ou les pneus usagés. D’autres sont dangereux comme les emballages vides de produits phytosanitaires (EVPP) ou ceux non utilisables (PPNU), les huiles de vidanges ou encore les sacs d’engrais. Toutefois, pour ces derniers, aucune filière d’élimination n’est encore organisée même si des solutions se mettent en place actuellement à l’initiative de la distribution locale. M.-N.C.

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