États généraux de l’alimentation : l’opinion ne mord pas

4 octobre 2017 - La rédaction 
À mi-parcours des États généraux de l’alimentation, le Syrpa, réseau des agricommunicants, s’intéresse aux retombées de l’évènement en termes d’audience et d’impact web, mais aussi aux contributions sur la plateforme collaborative dédiée. Premier bilan.

Amaury Bessard, de l’agence Shan, et Diane Leroy, de l’agence Protéines, constatent à travers leurs études que les EGA peinent à mobiliser l’opinion, et dépasser le cadre de discussions techniques entre acteurs de la filière.

Les États généraux de l’alimentation ne passionnent pas beaucoup les Français. Une tendance constatée par Amaury Bessard, de l’agence Shan, interrogé par le réseau des agricommunicants (Syrpa), le 4 octobre : « En analysant la volumétrie sur le web, il y a eu deux pics d’audience : le lancement officiel du 20 juillet et le démarrage des ateliers, le 29 août. » À ce jour, seules 54 000 mentions font état de ces travaux sur le web et les réseaux sociaux. « Ce qui est très faible, selon Amaury Bessard. La thématique principalement abordée concerne l’agriculture, au détriment de la nourriture et de l’alimentation. La création et la répartition de valeur, objet de ce premier chantier des États généraux, apparaît comme un débat d’experts, dans lequel les acteurs du monde agricole sont très présents. »

13 000 participants à la consultation

Également sollicitée par le Syrpa, Diane Leroy, de l’agence Protéines, confirme la faible participation globale au débat dans le cadre de ces EGA. « La plateforme collaborative dédiée n’a été consultée que par 90 000 visiteurs, dont seulement 13 000 ont participé, pour un total de 10 000 contributions et 74 000 votes. » La spécialiste note que les entreprises agroalimentaires n’ont pas investi les débats. Et que la mobilisation de citoyens n’a été forte que sur certains thèmes ciblés, comme le bien-être animal.

Changer l’organisation globale du secteur agricole

Après avoir analysé l’ensemble les contributions déposées sur la plateforme, Diane Leroy tire plusieurs enseignements majeurs. « Les contributeurs estiment que les agriculteurs sont dépourvus de conseils adaptés et qu’il est nécessaire de changer l’organisation globale du secteur, l’agriculture bio apparaissant comme un modèle à suivre. » Les élevages bovins, et dans une moindre mesure porcins, occupent quant à eux une place prépondérante dans les discussions portant sur les modes de production responsables, avec des contributions nombreuses sur les conditions d’abattage et le bien-être animal. Enfin, concernant l’information des consommateurs le souhait d’un affichage simple sur les produits transparait.

« Pas des conditions optimales pour le dialogue »

Alors que le deuxième chantier des États généraux de l’alimentation, portant sur une offre alimentaire plus saine et durable, démarre, et dans l’attente du discours du Président de la République annoncé le 11 octobre, Amaury Bessard et Diane Leroy constatent que la première phase des travaux a montré « un sentiment de confusion entre vitesse et précipitation, illustré par le décalage entre les ateliers et la consultation, le tout ne permettant pas un dialogue optimal entre tous les acteurs. » Enfin, Amaury Bessard souligne que ce débat est resté jusqu’à maintenant très franco-français. La dimension internationale des échanges agricoles et agroalimentaires n’émerge ou n’intéresse pas.

Damien Raison

 

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