Avec ses deux associés, Philippe Heusele a s’est lancé dans l’agriculture à Chauconin (77), en 1992. En vingt-cinq ans, le contexte économique s’est dégradé autour des exploitations céréalières : concurrence accrue, volatilité des marchés, soutiens de la Pac divisés par deux en dix ans… Cette situation justifie les rapports très serrés entretenus avec la coopérative céréalière Valfrance, dont Philippe Heusele est le vice-président.
La structure s’occupe de la vente des 1 700 tonnes de blé tendre produites, en moyenne, chaque année sur l’exploitation. « C’est un réel prolongement de l’exploitation qui agit comme une interface client. Cela nous permet de mieux capter leurs exigences », souligne le producteur. Une partie des grains est expédiée vers les silos de Verneuil-l’Étang, à une cinquantaine de kilomètres de la ferme.
Un partenariat « d’Agri-confiance »
La coopération entre le producteur et Valfrance s’inscrit dans la démarche Agri-confiance, un label qu’a adopté une petite moitié des fermes partenaires de la coopérative, visant le respect des exigences des clients transformateurs et de l’environnement, grâce à des cahiers des charges précis. La coopérative propose ensuite un « prix de campagne » à ses producteurs partenaires en fonction des cours et du respect de ces critères.
Une véritable « sécurité économique » pour les producteurs, affirme Philippe Heusele. Le blé s’étant vendu légèrement plus haut que ce prix de campagne, Valfrance a pu redistribuer, le 10 juin, près de 12 millions d’euros à ses sociétaires. Un geste dont se félicite Christophe Grison, président de la coopérative, qui insiste sur « le pari de la qualité » effectué par sa structure, face à des blés peu chers venant de l’est de l’Europe.
Circuit de proximité
Après avoir été mélangés selon les critères des clients, les grains des différents blés récoltés par la coopérative sont acheminés par tapis roulant vers un des huit sites nationaux des Grands Moulins de Paris, distant de seulement quelques mètres. Les grains de la coopérative représentent entre 50 et 60 % de l’approvisionnement du site. Le reste ne vient pas de beaucoup plus loin. « Pour des raisons économiques, tous nos grains sont issus de champs situés dans un rayon maximum de 150 kilomètres », explique Hugues Favier, le directeur du site. Les 500 tonnes de blé écrasées chaque jour seront ensuite livrées aux nombreux clients industriels du site. Les ventes locales, à moins de 100 kilomètres du moulin, représentent 30 à 40 % des volumes.
Grâce au partenariat de ces divers acteurs du territoire, le chemin des épis de blé du Gaec Bailly-Heusele est tout tracé.