Les effets persistants du chlordécone aux Antilles

20 août 2005 - La rédaction 
La mission parlementaire sur les pesticides aux Antilles, présidée par Philippe Edmond-Mariette a présenté le 12 juillet 2005 un rapport sur la contamination des sols de Martinique et de Guadeloupe par une molécule insecticide, le chlordécone, un pesticide utilisé jusqu’en septembre 1993 aux Antilles pour combattre un insecte nuisant aux bananeraies, le charançon

La mission dénonce en premier lieu le fait que cette molécule ait été autorisée en 1981 en France, alors qu’elle était interdite en 1976 aux États-Unis. Elle a, de plus, bénéficié de deux dérogations d’utilisation, après son interdiction en 1990. Le chlordécone fait partie des 12 POP (polluant organique persistant) classés parmi les plus nocifs par la convention de Stockholm. Il dispose d’une durée de demi-vie dans le sol de 46 ans (temps nécessaire à la métabolisation ou l’élimination de la moitié de la quantité d’un produit chimique), ce qui explique une contamination estimée à 30 % des échantillons des patates douces analysés par la DGCCRF(1). Chiffre mis en parallèle avec le taux de cancer de la prostate le plus élevé au monde en Guadeloupe et en Martinique. Le rapport conclut à la nécessité de mettre en œuvre un suivi et un contrôle des pesticides en France via, notamment la mise en place de l’observatoire des résidus, promis depuis 2001 et l’obligation pour les agriculteurs de disposer d’un permis de traitement, sanctionnant une formation.

(1) DGCCRF : Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes

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