Passation Hulot-Rugy : l’agriculture absente des discours

5 septembre 2018 - Eloi Pailloux 
Après une semaine de vacances, le bureau du ministre de la Transition écologique et solidaire est de nouveau occupé. François de Rugy succède à Nicolas Hulot. L'agriculture ne figurait pas parmi les sujets abordés par les deux hommes lors de la passation, le 4 septembre 2018.

Le dossier agricole, au ministère de la Transition écologique et solidaire, était sensible lorsque Nicolas Hulot occupait les lieux. Il l’a clairement exprimé lors de l’annonce de sa démission-surprise, le 28 août sur France Inter. « Avons-nous commencé à réduire l’utilisation des pesticides ? La réponse est non, avait-il affirmé. (…) Je ne peux pas passer mon temps à gérer des querelles avec Stéphane Travert. »

Hulot muet sur l’agriculture…

Pas très étonnant, dans ces conditions, que le désormais ex-ministre n’ait pas souhaité évoquer ce secteur lors de son discours de départ. Ému, Hulot a tenu à remercier ses collaborateurs directs et certains autres ministres, y compris Édouard Philippe avec qui il a pourtant eu des échanges musclés, notamment au printemps dernier, lorsqu’il souhaitait intégrer l’environnement dans l’article 1 de la constitution. Pour Stéphane Travert, en revanche, pas un mot.

…tout comme Rugy

Tenu de profiter de l’électrochoc provoqué par le départ de Nicolas Hulot, François de Rugy n’a pas d’avantage parlé d’agriculture. Recyclant le slogan « recycler l’économie et l’écologie », il s’est avant tout affirmé son souhait de s’appuyer sur les entreprises, ainsi que sur les ONG environnementales. « Déterminé à bousculer les status quo et les conservatismes », Rugy précise toutefois être prêt à opérer des transformations « par étape si nécessaire. »

Les néonicotinoïdes comme premier dossier ?

Une ligne conforme à sa position sur les néonicotinoïdes. En avril 2017, alors en campagne pour Emmanuel Macron, il s’était satisfait de l’interdiction progressive de cette famille d’insecticides. Le voilà en charge du dossier : les négociations pour d’éventuelles dérogations à cette interdiction, valide depuis le 1er septembre 2018, sont en cours. La gestion et le stockage d’eau en agriculture, mais aussi des prédateurs ou encore les dégâts de gibier sont les autres thématiques agricoles dont il devra s’emparer sans tarder.

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