Une exploitation modèle dans le Gard

20 août 2004 - La rédaction 
Sécurisation du consommateur, garantie de la qualité des récoltes, respect de l’environnement : pour Christophe Barraud, à la tête d’une exploitation de vignes et d’oliviers dans le Gard, ces objectifs sont devenus essentiels. Son exploitation, le domaine Saint-Louis la Perdrix, est entrée en 2004 dans le réseau des fermes « modèles » Agéris.

« Nous “raisonnons” les traitements contre les maladies de nos cultures, explique Christophe Barraud, avec l’objectif de minimiser les risques pour l’environnement, tout en sachant que ne pouvons pas nous permettre de perdre ni en quantité ni en qualité ». Les programmes de protection contre les maladies des plantes sont bâtis sur une étude précise des risques d’attaque des ravageurs principaux (‘mildiou’ et ‘vers de la grappe’ pouvant entraîner des dégâts considérables sur le raisin), avec prise en compte des facteurs de climat, de terroir, de caractéristiques des produits de traitement … On parle alors de « modélisation » qui consiste, à l’aide de l’informatique, de déterminer le meilleur traitement au meilleur moment, alliant efficacité et respect de l’environnement. Mais cela ne suffit pas : « Il restait à sécuriser l’ensemble du processus de traitement, de la préparation du pulvérisateur à son retour sur son lieu de remplissage. »

Des interventions tracées

Pour assurer la sécurité maximale, il fallait mettre en place une traçabilité précise des interventions phytosanitaires (produits de traitement). Cela a nécessité la mise en œuvre d’un logiciel exploitable facilement pour toutes les productions de l’exploitation, aussi bien les 60 ha de vigne dans l’aire d’appellation Costières de Nîmes, que les 7 ha d’oliviers (AOC Huile de Nîmes). Aujourd’hui grâce au logiciel, une fiche de travail est créée la veille d’une opération de traitement, en précisant quel en sera l’applicateur, avec quel matériel, le ou les produits à utiliser, la surface concernée. Cette fiche suivra l’applicateur tout au long de son intervention, permettant de minimiser les risques d’erreur et de conserver une trace précise du traitement.

Protéger l’applicateur

Deuxième phase dans la chaîne de sécurité : la protection de l’applicateur, c’est-à-dire la personne qui effectue le traitement. Un vestiaire a donc été aménagé, véritable sas entre les bâtiments de l’exploitation et la zone réservée aux traitements phytos : local de stockage, aire de remplissage du pulvérisateur, système de traitement des effluents (liquides résiduels). Le vestiaire comprend douches et lavabos, casiers pour affaires individuelles et équipements de protection (combinaisons, gants, masques, lunettes). Muni de sa fiche de traitement, l’applicateur passe au vestiaire et s’équipe.
Il peut ensuite entrer dans le local de stockage des produits phytosanitaires, un local aux normes, fermé, aménagé sur une chape de béton étanche, avec protection incendie et étagères séparant les différentes familles de produits. Sur le mur, deux sacs permettent la récupération des emballages vides une fois rincés destinés à la filière Adivalor, association créée par la profession pour la collecte et le traitement de ces emballages.

Une aire de remplissage bien équipée

Il suffit alors de sortir du local pour trouver, à quelques mètres, l’aire de remplissage du pulvérisateur. L’aire est couverte, bétonnée, un caniveau central récupérant les eaux d’écoulement. Elle comprend deux paillasses distinctes, afin de pouvoir séparer physiquement les travaux des deux pulvérisateurs : “Lorsque les deux appareils ne sont pas remplis avec le même produit, cette disposition des lieux limite les risques d’erreurs”, explique Christophe Barraud. L’aire de remplissage est équipée d’un « volucompteur » pour assurer un remplissage précis du pulvérisateur en fonction des calculs de dose et de surface à traiter, et d’un « rinçotop », système de tuyau coudé pour le rinçage des emballages vides au-dessus de la cuve du pulvérisateur. Enfin un karcher permet le rinçage complet du pulvérisateur de manière rapide et efficace, à son retour de traitement.

Gérer les effluents viticoles

Restait la problématique des effluents de traitements phytosanitaires. “Les solutions possibles (filtre à charbon, phytobac) n’étaient pas vraiment satisfaisantes, analyse Christophe Barraud. C’est pourquoi nous avons choisi de tester le système par évaporation, tel que proposé par Syngenta”. Il s’agit d’une cuvette creusée dans le sol, recouverte par trois « liners » (couches) : un feutre qui évite le contact avec le sol, un liner type piscine et une bâche type ensilage. Recouverte pour éviter l’alimentation par l’eau de pluie, la cuvette recueille par gravité les effluents phytosanitaires, et permet l’évaporation de leur partie liquide (80 % d’eau en moyenne). La taille de l’évaporateur a été calculée en fonction de la moyenne des traitements annuels.
Pour Christophe Barraud, ce système semble donner satisfaction, permettant une gestion des effluents avec une maintenance minimum et pour un coût d’investissement limité (1 000 euros de matériel, et 1 000 euros de mise en œuvre environ). Reste toutefois à en évaluer précisément les résultats. ”Nous avons estimé les résidus solides après un an de fonctionnement à environ 1 kg. En fin de campagne, nous récupérerons la bâche afin de peser ce que nous obtenons réellement.”

Vin : une garantie de plus pour le consommateur

Au-delà de la mise en pratique de la traçabilité et du respect des bonnes pratiques afin de protéger l’environnement, Christophe Barraud voulait également garantir la qualité de ses produits au consommateur. C’est pourquoi il a choisi d’adhérer à l’association “Connaissance et respect des vins de France”. Il garantit ainsi le respect d’un référentiel de production avec interventions justifiées. D’autre part, chaque lot de vin produit est dégusté et noté par un jury d’œnologues et de consommateurs, avant attribution d’une notation qualitative qui apparaît sur l’étiquette de chaque bouteille.

Des fermes qui montrent l’agriculture durable

Avec des agriculteurs qui témoignent de leur engagement dans l’agriculture durable, Syngenta veut montrer que rendement, qualité et respect de l’environnement sont compatibles. C’est pourquoi a été créé en 2004 un réseau de fermes appelé Agéris. Sur ces exploitations qui font partie de ce réseau, les agriculteurs mettent en œuvre les bonnes pratiques agricoles, raisonnent la conduite des cultures, préservent l’environnement et le paysage rural, mesurent les résultats, commercialisent des productions certifiées et tracées. Par dessus tout, ils ouvrent leurs exploitations, expliquent leurs pratiques, communiquent leurs idées et leurs convictions, à la fois vers les consommateurs et vers les acteurs de la filière agricole.

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