#AgriLoving, la campagne de communication positive au ton décalé

26 novembre 2019 - Eloi Pailloux 
Les démarches visant à parler de l'agriculture avec bienveillance et pédagogie se multiplient. #AgriLoving est l'une des dernières-nées de cette mouvance. Entretien avec l'un de ses fondateurs, l'agriculteur de Côte d'Or François-Xavier Lévêque.

Campagnes et environnement : Quelle est l’histoire de #AgriLoving ?
François-Xavier Lévêque : Cette campagne de communication a été lancée début novembre, lors de la foire gastronomique de Dijon. Avec quelques collègues agriculteurs installés en Côte d’Or, nous avons voulu passer à la pratique après une formation. Nous voulions reprendre en main notre communication : une agence spécialisée nous a appris à nous appuyer sur les réseaux sociaux, à parler à la presse. Dans un contexte marqué par les critiques envers l’agriculture, ça nous a inspiré #AgriLoving.

C&E : Quelles formes prend cette campagne ?
F.-X. L. : Nous avons un site internet, agri-loving.fr, sur lequel nous avons déjà publié trois vidéos, qui évoquent l’agriculture hightech, la féminisation du secteur et sa contribution à l’emploi. Une douzaine de vidéos est prévue. Nous y présentons aussi une pétition, un « appel à oser », où chacun est invité à s’engager à soutenir l’agriculture et les agriculteurs. Aujourd’hui, nous sommes présents sur Twitter, Facebook et Instagram. Chacun de ces réseaux a ses propres codes, son public, et nous autres, agriculteurs, avons plus ou moins d’affinité avec l’un ou l’autre. À chacun de choisir celui ou ceux qui lui correspondent le mieux. Nous réfléchissons à la possibilité d’être présent au Salon de l’agriculture, fin février à Paris. Nous devons organiser les détails, mais à 95 %, ça devrait être bon ! Dans les semaines qui viennent, nous formerons une association pour structurer nos actions. Cette démarche est déjà lancée.

C&E : Quelle est l’organisation de ce mouvement ?
F.-X. L. : Nous sommes dix à quinze agriculteurs investis, pour le moment, mais déjà beaucoup plus de suiveurs. Nous comptons aussi sur des partenaires, mais nous nous sommes mis d’accord avec eux pour qu’ils n’apparaissent pas dans la campagne. Ils nous apportent une aide financière, de la visibilité, mais aussi des ressources humaines, pour ceux qui disposent d’un service communication, car cela reste un métier. Nous avons aussi été contactés par des syndicats, des organismes agricoles à qui le concept plaît. Le mouvement prend de l’ampleur, notamment autour de nous, en Bourgogne-Franche-Comté, mais nous ne nous donnons pas de limites géographiques. La dynamique de #AgriLoving dépasse toutes nos espérances.

C&E : Comment vous positionnez-vous, dans un paysage où les démarches de communication autour de l’agriculture fleurissent ? France AgriTwittos, #agridemain, Ici la Terre ou encore Raconte-moi l’agriculture
F.-X. L. : Chacun s’investit comme il veut, et comme il peut, pour défendre l’agriculture ! Nous n’y voyons pas un rapport de concurrence, bien au contraire, nous avons tous la même intention, mais peut-être des manières différentes de l’exprimer. Pour ce qui nous concerne, nous avons choisi d’opter pour une communication décalée, dans nos vidéos notamment. Il est un peu tôt pour établir des passerelles, mais nous ne sommes pas fermés !

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