Analyse – « Les régimes alimentaires de demain seront plus diversifiés, avec plus de produits carnés »

10 juillet 2018 - La rédaction 
Présidente de l'Institut agronomique, vétérinaire et forestier de France (Agreenium), Marion Guillou est intervenue jeudi 5 juillet 2018 lors du forum « L'Agriculture en 3D : défense, diplomatie, développement », organisé à Paris. L'occasion d'insister sur les enjeux et l'évolution de notre alimentation.

Marion Guillou

Auteure d’un rapport sur l’agro-écologie en 2013, à la demande du ministre de l’Agriculture d’alors, Stéphane Le Foll, Marion Guillou est aujourd’hui présidente de l’Institut agronomique, vétérinaire et forestier de France (Agreenium). Elle est intervenue, le 5 juillet 2018, lors du forum « L’Agriculture en 3D : défense, diplomatie, développement », au centre de conférences du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

Des régimes changeants,
au cœur des enjeux alimentaires

L’occasion d’exprimer cette crainte : il sera difficile de nourrir tout le monde en 2050. « En 200 ans, nous sommes passés d’un à sept milliards d’habitants », attaque-t-elle. C’est au cœur de nos assiettes que se trouve l’ornière principale, selon elle. « Ce sont les régimes alimentaires qui posent problème, plus que la question démographique », affirme la présidente d’Agreenium. Et d’expliquer : « Nous sommes passés de 2,370 à 2,770 kilocalories d’aliments consommés par personne », sans oublier les cas extrêmes, comme aux États-Unis où « un habitant consomme en moyenne 4,800 kilocalories. »

Orienter les habitudes par l’éducation

Optimiste malgré tout, Marion Guillou pense qu’il est possible de nourrir le monde en 2050, à condition de se poser les bonnes questions. Et notamment : « Qu’est-ce que les gens vont vouloir manger ? » Voilà, pour Marion Guillou, la question essentielle si l’on veut réussir à nourrir l’humanité dans un peu plus de 30 ans. « Le vieillissement de la population implique des demandes alimentaires différentes, analyse-t-elle. En Afrique et en Asie, il y aura une augmentation de la population. » Avec l’augmentation de leur niveau de vie, les Asiatiques devraient consommer plus de viande dans leur alimentation.

De manière générale, les régimes alimentaires de demain auront plus de diversité et de produits carnés. Et pour canaliser ces modes d’alimentation vers plus de durabilité, « l’injonction ne marche pas », souligne-t-elle. En revanche, « la sensibilisation dans les écoles marchent », identifiant ainsi les voies à suivre…

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