Bien-être animal, CIWF fait le point sur les annonces gouvernementales

27 janvier 2022 - Eloi Pailloux 
De bonnes intentions, mais peut mieux faire dans la concrétisation. C'est l'avis que l'association wellfariste CIWF exprime, pour Culture Agri, sur les avancées du quinquennat Macron en matière de bien-être animal dans les élevages. Le point avec la responsable de la communication de CIWF, Laetitia Dinault.

Le 4 janvier, le ministre de l’Agriculture formulait ses vœux pour 2022. Il a exprimé, à cette occasion, sa satisfaction de voir avancer l’action du gouvernement concernant le bien-être animal dans les élevages. Une posture que ne partage pas tout à fait le CIWF. La responsable de la communication de l’ONG Laetita Dinault voit d’un œil positif que le dossier du bien-être animal soit à l’agenda du gouvernement. Mais en revenant sur les éléments du discours de Julien Denormandie, point par point, elle estime que toutes les promesses ne sont pas encore concrétisées.

Fin du broyage des poussins, un arrêté encore attendu

L’interdiction du broyage des poussins mâles a été évoquée par le ministre comme une avancée effective depuis le 1er janvier. « L’arrêté est encore attendu alors qu’un cadre législatif a été promis il y a déjà deux ans », proteste Laetitia Dinault. Les précisions à apporter portent notamment sur les techniques d’ovosexage à utiliser et la date d’application effective de l’interdiction. « Au-delà du délai qui semble être repoussé chaque jour, nous regrettons que la solution des souches duales soit totalement hors radars. » Ces races de poules sont performantes pour les filières « chaire » et « œufs », bien que moins rentables que les races spécialisées. Avec ces poules, plus besoin de sexer les animaux. Le CIWF appelle à un accompagnement des filières vers des élevages hybrides grâce à ces races.

Castration des porcelets, des mesures insuffisantes selon CIWF

L’interdiction de la castration à vif des porcelets est belle et bien appliquée depuis le 1er janvier. Le CIWF estime toutefois que la prise en charge de la douleur désormais imposée aux éleveurs est « relativement inefficace ». Pour la responsable communication de l’ONG, « La prise en chargeur de la douleur pendant l’intervention et la durée d’action des analgésiques prévus après l’intervention se sont pas suffisantes, et ces manipulations restent très stressantes pour l’animal. »

Recours devant le Conseil d’État concernant la fin des cages

Enfin, le CIWF est déterminé à intenter un recours devant le Conseil d’État avec d’autres ONG, dont l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA). Son objet ? Le décret, publié fin 2021, concernant la sortie des élevages de volailles en cage à horizon fin 2022. « Les promesses d’Emmanuel Macron sur les poules en cages ont été sans cesse revues à la baisse, déplore Laetita Dinault. Aujourd’hui, le décret ne concerne que les bâtiments d’élevage qui seraient agrandis à l’occasion d’une rénovation. Les cages restent autorisées dans tous les autres cas. Nous ne comprenons pas cet immobilisme, alors même que certains acteurs des filières semblent déterminés à avancer. »

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