Biodiversité, le rôle de cueilleurs de fleurs brésiliens inscrit au patrimoine agricole mondial

2 avril 2020 - Laure Hänggi 
Les pratiques agricoles de communautés locales implantées dans la chaîne montagneuse d'Espinhaço, au sud-est du Brésil, ont été inscrites sur la liste du patrimoine agricole mondial. La cueillette des fleurs de cette zone a été reconnue pour son rôle dans la préservation de la biodiversité locale.

Dans la chaîne montagneuse du sud-est du Brésil, Serra do Espinhaço, les agriculteurs locaux sont aussi appelés « les cueilleurs de fleurs Sempre-Vivas ». Le système agricole de la région est en effet associé à la pratique de la cueillette sur les hauteurs des montagnes, entre avril et octobre. Les habitants pratiquent en parallèle du maraîchage agroforestier, le pâturage du bétail et la plantation de près de 90 cultures (légumes, arbres fruitiers, tubercules). En se déplaçant pour cueillir les fleurs et en cultivant une variété d’espèces, ces communautés contribuent à l’enrichissement des sols et permettent aux écosystèmes et aux paysages de se diversifier.

Cette ensemble de pratiques, transmises de génération en génération,se situent toutes au-delà de 1400 mètres d’altitude. Leur diversité permet à cette savane d’être la plus riche en biodiversité au monde et de réguler les précipitations de la région. L’influence positive de ce système agricole traditionnel a été inscrit, en mars 2020, au patrimoine agricole mondial.

Maintien et entretien des paysages

Ce système a été en effet reconnu comme Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (Sipam), qui sont gérés par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En effet, en plus de cueillir et assurer la conservation de ces fleurs, les habitants de cette région maintiennent un pastoralisme traditionnel du bétail le long des routes migratoires ancestrales, ou entretiennent les jardins potagers et des champs cultivés au pied des collines de cette région vallonnée. Aujourd’hui 59 Sipam présents dans 22 pays, sont reconnus. Ce programme valorise l’action de communautés locales, au fil des générations, sur la sécurité alimentaire, la résilience des écosystèmes et la biodiversité. «Ces activités contribuent aussi à la sauvegarde des principales variétés de cultures, de la végétation autochtone et des paysages de la région», a commenté Yoshihide Endo, le coordinateur à la FAO du programme Sipam.

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