Des champions en herbe pour la Coupe du monde

16 juillet 2018 - La rédaction 
Des semences de la société néerlandaise Barenbrug pour renforcer un gazon made in Maine-et-Loire. C'est la composition de la pelouse du stade moscovite où s'est jouée la finale de la Coupe du Monde remportée par les Bleus. Des graines issues d'un travail de longue haleine, qui n’est pas sans rappeler la sélection de variétés en agriculture.

Les Bleus de l’équipe de France de football sont champions du monde. Le capitaine de la sélection Hugo Lloris a soulevé la Coupe du monde, au stade Loujniki de Moscou… dont le gazon n’est pas le premier venu. Les pelouses de la Coupe du monde sont le fruit de près de 20 ans de sélection, qui leur confèrent notamment leur homogénéité, leur finesse, leur résistance au piétinement et ou aux maladies. Cette dernière spécificité leur permet de garder une belle couleur verte aux yeux des millions de téléspectateurs, même en cas d’attaque de la rouille, une pathologie qui donne à l’herbe une teinte orangée.

Sélection de blé et de gazon,
un certain cousinage

Pour se qualifier parmi les espèces sélectionnables, la compétition est impitoyable. Il faut près de 15 ans pour arriver à développer une nouvelle variété satisfaisant les critères sportifs des compétitions internationales. Après cette longue phase de développement, chaque nouvelle variété est étudiée pendant trois ans par le Comité technique permanent de la sélection (CTPS), qui la juge selon plusieurs facteurs comme la densité et la finesse du feuillage, le comportement en fonction des saisons, l’aspect esthétique du gazon… Un parcours très comparable à une variété de blé ou de pomme terre, même si les critères étudiés sont alors davantage liés à la productivité des plantes.

Entre un blé et un gazon, les tests sont toutefois de nature très différentes… Si le blé est cultivé dans différentes conditions, confrontés par exemple à la sécheresse ou à l’incubation de maladies, dans le cas du gazon, de grosses machines munies de crampons piétinent la pelouse afin de simuler la course d’une équipe de football sur un terrain. Un point commun demeure toutefois, dans les parcours du blé et du gazon : si une partie des semences est confronté à des conditions extrêmes, une autre est peut paisiblement pousser sans contrainte, jouant le rôle d’échantillon témoin.

Les Pays-Bas, pas tout à fait absents de la compétition

Si la pelouse est assez résistante et présente des qualités intéressantes, elle peut se qualifier pour le catalogue français et européen. Le gazon obtient alors sa qualification pour tous les stades d’Europe. Mais seuls les gazons de compétition atteignent la Coupe du monde.

Les organisateurs se sont ainsi adressés à des consultants spécialisés. Du gazon français a su les convaincre pour plusieurs stades de la compétition, dont celle de la finale. Pour assurer une bonne tenue de la pelouse jusqu’au terme du Mondial, ce gazon a été « renforcé » avec des semences d’herbe de la société néerlandaise Barenbrug. Une manière de redorer le blason néerlandais, dont l’équipe nationale ne s’est pas qualifiée pour la Russie, incapable de sortir d’une groupe de qualifiant dominé par… l’équipe de France.

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