Des équipements pour récupérer les pesticides qui n’atteignent pas les vignes

22 janvier 2020 - Laure Hänggi 
Les acteurs du secteur viticole se mobilisent pour développer des innovations permettant de réduire l'utilisation de produits phytosanitaires. Des efforts qui portent notamment sur le machinisme et le développement d'outils de pulvérisation confinée, permettant de récupérer une partie du produit pulvérisé.

Mis en cause pour son niveau d’utilisation de pesticides, le secteur viticole est aujourd’hui particulièrement engagé dans la mise en place de pratiques vertueuses et d’alternatives. Parmi les axes de recherche développés se trouve la pulvérisation confinée et récupératrice. Ce type de pratique permet, grâce à des panneaux récupérateurs, placés à l’arrière du pulvérisateur, de récupérer une partie du produit épandu. L’entreprise Vitibot travaille depuis 18 mois sur ce sujet, pour développer un nouvel outil. Son prototype faisait partie des nouveautés présentées au Forum international de la robotique agricole (FIRA), le 18 décembre dernier à Toulouse.

Être au plus près des besoins de la plante

« Cet outil permettra de récupérer, sur une campagne viticole, 50 % de ce qui a été pulvérisé, ce qui représente autant d’économie pour l’agriculteur », assure Aurore Lecrocq, directrice marketing et communication chez Vitibot. C’est aussi un moyen d’éviter les dérives de pesticides au sol ou dans l’environnement proche de la vigne.

L’entreprise explique avoir voulu aller plus loin en développant un système permettant de calibrer le traitement de la plante en fonction de ses besoins. Le dispositif est ainsi équipé d’un outil connecté analysant, grâce à une caméra, l’état sanitaire du vignoble et détectant de manière précoce des signes de maladies. « Le système ne pulvérise qu’aux endroits où cela est nécessaire, il peut y avoir des pieds qui ne reçoivent pas de produits », précise Aurore Lecrocq.

Répondre aux attentes sociétales

Le dispositif ne traite qu’un rang à la fois, ce qui a pour conséquence d’augmenter le temps nécessaire au traitement. Celui-ci n’a cependant pas besoin de conducteur pour être piloté et peut opérer de nuit. « C’est à ce moment que la plante est la plus réceptive, explique Aurore Lecrocq. De plus, avec le récent débat sur les ZNT, cela permet de faire les traitement à des moments où personne ne se trouve à proximité. » Un second prototype est en cours de réalisation, pour une commercialisation envisagée pour la campagne 2021.

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