En 2020, le Concours général agricole décernera des médailles d’orme

14 février 2020 - Eloi Pailloux 
Associant l'agriculture et la sylviculture sur les mêmes espaces, l'agroforesterie reste marginale en France. Le Concours général agricole n'en a pas moins décidé d'apporter un coup de projecteur à cette pratique, en créant une catégorie dédiée dans le palmarès de 2020. Explications.

Association d’amandiers avec des salades. Photo : Afaf

Haies, prés couverts d’arbres fruitiers, combinaison maraîchage-verger, essences implantées en bord de champ ou même dans les parcelles… l’agroforesterie prend de multiples formes. Le Concours général agricole (CGA), qui départage chaque année plusieurs milliers de produits, s’ouvre en 2020 à ce mode de production. Deux catégories sont prévues, pour distinguer les savoir-faire des producteurs : « implantation », pour les projets de moins de dix ans, et « gestion » pour ceux qui ont plus d’ancienneté. Sur une soixantaine de candidats, issus de dix régions, douze finalistes ont été retenus, six par catégorie. Les lauréats nationaux seront dévoilés le 28 février prochain, lors du Salon de l’agriculture.

Une pratique aux multiples atouts…

Les organisateurs du CGA rappelle que l’agroforesterie est bénéfique pour la biodiversité, via la multiplicité des habitats qu’elle favorise. Les arbres sont, de plus, de véritables puits de carbone, et leurs feuilles représentent un apport de matière organique précieux pour la fertilité du sol, au moment de leur chute. Ces atouts nécessitent de l’organisation pour l’agriculteur : plus de cultures à gérer, hétérogénéité des récoltes, manœuvres plus difficiles avec le matériel de récolte…

…mais assez peu répandue

En revanche, l’agroforesterie n’ampute pas forcément la productivité. « La lumière, l’eau et les engrais sont prélevés plus efficacement grâce à un étagement des cultures, des systèmes racinaires de profondeurs variées, une occupation du sol permanente », rappelle l’Association française d’agroforesterie (Afaf). Selon une expérimentation d’Inrae, la biomasse produite est même plus importante dans une parcelle agricole boisée de 100 ha et équivalente à celle d’un espace de 136 ha où arbres et cultures seraient séparés.

Si cette pratique gagne peu à peu du terrain, à hauteur d’environ 3000 ha par an, elle reste toutefois marginale, représentant moins de 1 % des surfaces agricoles françaises. Le bilan du plan national pour l’agroforesterie lancé en 2016 par le ministre de l’Agriculture de l’époque, Stéphane Le Foll, est prévu pour cette année 2020.

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