Érosion de la biodiversité, le WWF alerte (encore) sur la destruction des habitats

10 septembre 2020 - Laure Hänggi 
68 % des vertébrés auraient disparu depuis 1970, selon le rapport « Planète vivante » du WWF, publié le 10 septembre. L’agriculture est mise en cause à travers le changement d’utilisation des terres et la destruction des habitats naturels. L’ONG appelle à une transformation des modes de production et de consommation.

« Il est temps de répondre au SOS que la nature nous envoie. » Dans son rapport Planète vivante, publié le 10 septembre 2020, l’ONG WWF renouvelle le cri d’alerte lancée dans la dernière édition de son rapport en 2018. Selon le document, les populations de vertébrés auraient chuté de 68 % entre 1970 et 2016. Ce chiffre découle du calcul de l’Indice Planète Vivante (IPV), qui suit l’abondance de près de 21 000 populations de mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens dans le monde. L’indice de cette année englobe près de 400 nouvelles espèces et 4 870 nouvelles populations.

Le changement d’affectation des terres en cause

Pour expliquer cette chute des populations mondiales de vertébrés, le rapport cite plusieurs facteurs comme la surexploitation des espèces, la pollution ou le changement climatique. Mais le phénomène qui pèse le plus lourd est le changement d’utilisation des terres, aboutissant à la destruction des habitats naturels des espèces. Dans ce cadre « l’agriculture intensive » est particulièrement mise en cause. Pourtant, comme le souligne le document, la biodiversité est essentielle à notre sécurité alimentaire.

Des risques de zoonoses

Alors que l’épidémie de la Covid-19 se poursuit, le rapport alerte également sur les risques sanitaires liés à l’érosion de la biodiversité. « La destruction de l’environnement contribue à l’émergence de zoonoses, ces maladies transmises de l’animal à l’homme », précise le rapport. La destruction des habitats, notamment des forêts, rapproche les animaux et les humains et facilitent la transmission des maladies. « La pandémie de Covid-19 doit être le signal d’alarme : changeons notre rapport au vivant et exigeons des décideurs une réelle protection de la biodiversité, maintenant », appelle Arnaud Gauffier, directeur des programmes du WWF France. Pour inverser la tendance, le document liste plusieurs leviers, notamment la réduction de moitié de la consommation de viande, la lutte contre le gaspillage alimentaire ou encore privilégier les aliments issus de production sans pesticides.

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