La filière prune française engagée pour plus de durabilité

12 décembre 2019 - Laure Hänggi 
Regroupant près de 400 arboriculteurs, l'Association d'organisations de producteurs nationale (AOPn) de prunes a engagé un travail de fond pour accroître la durabilité de leurs pratiques. Préservation de la biodiversité, économie de la ressource en eau, alternative aux pesticides… font partie des leviers identifiés.

#QuiMieuxQueNous ? C’est le nom de la campagne initiée par l’Association d’organisations de producteurs nationale (AOPn) de prunes, qui veut mieux faire connaître, auprès des consommateurs, ses efforts pour préserver la biodiversité de ses vergers, tout en produisant des fruits de qualité. Créée en 2009, l’AOPn fédère près de 400 pruniculteurs, produisant 20 000 tonnes de prunes, soit plus de 50 % de la production nationale. Depuis sa création, la structure mène un travail de fond pour limiter l’impact sur l’environnement de ses adhérents. De nouvelles pratiques se démocratisent, grâce à de nombreuses expérimentations menées dans les vergers, explique l’AOPn sur son site.

Protection des abeilles

Pour assurer une bonne pollinisation, les pruniers ont besoin de cinq à six ruches par hectare. Les exploitants ont recours à des abeilles domestiques, mais aussi des bourdons sauvages, la période de floraison étant courte et l’abeille ne travaillant que par beau temps. Les pruniculteurs veillent donc à la bonne santé de ces insectes, en travaillant en collaboration avec des apiculteurs, qui déplacent les ruches dans les vergers au moment de la floraison.

Réduction de l’utilisation des pesticides

Les abeilles ne sont pas les seules concernées par les actions de l’AOPn. Des haies sont plantées autour des vergers pour offrir un lieu de vie à des auxiliaires de culture. Ces insectes ou oiseaux ou même chauve-souris s’attaquent aux pucerons et autres acariens attaquant les pruniers. Une pipistrelle (petite chauve-souris) peut ainsi manger 3000 insectes par nuit.

Des diffuseurs de phéromones, accrochés dans les pruniers, perturbent la reproduction de certains ravageurs des vergers.

Les exploitants peuvent également avoir recours à la confusion sexuelle. Cette pratique, reposant sur la diffusion de phéromones, vient perturber la reproduction du carpocapse, un des principaux insectes s’attaquant aux pruniers. Principal atout de ces initiatives : elles permettent de réduire l’utilisation de pesticides.

Maîtrise de la consommation en eau

L’AOPn se mobilise également pour mieux maîtriser l’usage de l’eau, dans un contexte de réchauffement climatique et d’épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents. Un kilo de prune nécessite 236 litres d’eau pour être produit (contre 590 litres pour un kilo de blé ou de pomme de terre). L’association essaye de choisir des variétés de prunes moins gourmandes en eau mais conservant leur qualité gustative. La technique du goutte-à-goutte, l’apport en eau plutôt le matin qu’en pleine chaleur pour éviter le phénomène d’évaporation, et l’ajustement de ces apports au plus près du besoin de chaque prunier sont ainsi recommandés. Des pratiques qui peuvent permettre d’économiser 15 à 30 % d’eau par hectare.

En route vers la HVE

Grâce à ces mesures, l’AOPn souhaite aussi valoriser la production française de prune face à des produits de moindre qualité issue de l’export. Depuis 2016, la production de l’AOPn est reconnue équivalente au niveau 2 de la certification environnementale. La structure affiche l’ambition d’atteindre, pour la majorité de ses pruniculteurs, le niveau 3, c’est-à-dire la Haute valeur environnementale, « dans un avenir proche ».

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