Soja français, les voyants sont au vert

21 janvier 2019 - La rédaction 
Associée aux importations sud-américaines et aux OGM, la culture de soja ne se réduit pas à ces stéréotypes. La production « made in France » progresse : cette culture se développe dans le Sud et commence à s'implanter plus au nord. Le point sur ses atouts agronomiques et économiques.

Les nodosités présentes sur les racines du soja contiennent des bactéries, les rhizobiums. Ces bactéries vont capter l’azote gazeux de l’air et le transformer afin qu’il puisse être utilisé par la plante, une fois libéré dans le sol. La culture n’a pas besoin d’engrais et la suivante pousse dans un sol enrichi en cet élément nutritif.

À la fin des années 1990, la baisse des prix a provoqué l’abandon du soja dans les campagnes françaises. Mais la petite graine originaire de Chine n’a pas dit son dernier mot… La plante réapparaît dans les années 2010. Les calculs ont été refaits, les atouts agronomiques mis dans la balance. Cette culture de la famille des protéagineuses se distingue par son autonomie en azote. Les nodules présents sur ses racines libèrent cet élément nutritif minéral dans la terre. L’azote est encore disponible dans le sol pour le blé semé juste derrière, à l’automne. Les rendements en céréales se révèlent renforcés. La hausse est « estimée à cinq quintaux par hectare en blé et jusqu’à huit quintaux pour le maïs », selon l’institut technique Terres Inovia.

Bénéfices agroenvironnementaux

Avec un bénéfice environnemental : moins d’utilisation d’engrais minéraux azotés, intrant dont la fabrication induit l’émission de protoxyde d’azote, un gaz à effet de serre. Toujours selon Terres Inovia, le soja apporterait 800 euros de marge brute par hectare, certes inférieurs aux 1 000 euros obtenus pour un maïs. Mais la comparaison ne prend pas en compte les économies d’azote, de temps de travail et de carburant réalisées pour la fertilisation.

Maîtriser les conditions de récolte

Géographiquement, l’expansion du soja se situe surtout en dessous de la Loire. Cette culture demande des températures douces. La réussite de son implantation en Ile-de-France laisse entrevoir une possible montée en puissance sur des terres plus septentrionales, à condition de maîtriser parfaitement la récolte. Ingénieur au centre de recherche Terres Inovia, Bastien Rémurier précise : « La plante doit être sèche lors de la moisson. Une moisson mal gérée peut amener jusqu’à cinq quintaux de perte par hectare. »

Appellation « soja de France » pour faire la différence

Autre condition pour réussir le développement du soja : exister sur le marché. Pour s’imposer à l’international, Terres Univia, l’interprofession des huiles protéines végétales, développe l’appellation « Soja de France », garantissant l’origine française, l’absence d’OGM, la traçabilité et la durabilité du soja cultivé dans l’hexagone. Avec l’essor de l’alimentation végétarienne et écologique, le marché de la protéine végétale pour l’Homme est en croissance continue. Il capte un tiers des volumes produits en France. Selon Terres Inovia, plus de 140 000 hectares en France étaient implantés en soja en 2017, principalement dans le Sud-Ouest et l’Est. Soit quatre fois plus qu’en 2012.

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