Glyphosate : polémique autour d’un amendement de la loi Égalim

24 mai 2018 - Stéphanie Ayrault 
L'absence de mesure concernant l'interdiction du glyphosate en France, dans le projet de loi Égalim, fait grincer des dents. Certains politiques et ONG y voient un manque de fermeté du Gouvernement. Macron et Travert se positionnent pour que le dossier « glyphosate » soit traité parallèlement à la loi.

Glyphosate Stéphane Travert
Pour Stéphane Travert, la sortie du glyphosate n’est pas compromise par son absence dans la loi. – photo Célia Caradec

En marge du débat sur la loi agriculture et alimentation, actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, le ministère de l’Agriculture a publié le 23 mai une déclaration de Stéphane Travert. « L’interdiction du glyphosate n’a jamais figuré dans le projet de loi », insiste-t-il. Une manière de répondre aux critiques concernant la très polémique molécule herbicide.

Delphine Batho accuse

Plusieurs ONG exprimaient, le 16 mai, leur attente d’une mesure centrée sur le glyphosate dans la loi Égalim. Et s’inquiétaient qu’un amendement allant dans ce sens, déposé par un député en amont de l’examen de la loi en séance plénière, n’ait pas été retenu.

La députée Delphine Batho s’interroge sur la suppression d’un amendement portant sur le glyphosate.

Le 22 mai, l’ancienne ministre de l’environnement Delphine Batho allait plus loin, accusant l’Union des industries pour la protection des plantes (UIPP) d’avoir eu accès à cet amendement sur le glyphosate, « plus de 90 heures avant qu’il ne soit publié » et d’être à l’origine de son échec. Accusation réfutée par l’UIPP qui précise, dans un communiqué du 22 mai, avoir été informée « dès lors que cet amendement a été rendu public », précisant « ne pas avoir le pouvoir de faire disparaitre un texte d’amendement entre deux commissions. Et heureusement ! »

« Pas d’interdiction sans solution pour les agriculteurs »

Le ministre de l’Agriculture précise que la loi n’est pas un fourre-tout dans lequel toute mesure concernant l’agriculture aurait obligatoirement sa place. « La ligne du Président de la République tient en deux phrases, rappelle-t-il. Mobilisation pour se passer du glyphosate d’ici trois ans, mais pas d’interdiction sans solution pour les agriculteurs. » Pour le Gouvernement, le cas du glyphosate doit être traité dans le cadre de la feuille de route pour une agriculture moins dépendante aux pesticides.

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