La France mauvaise élève de l’élevage hors cage

9 juillet 2020 - Laure Hänggi 
Selon un classement présenté le 26 juin par l’ONG CIWF France, qui défend le bien-être des animaux d’élevage, l’Hexagone n’est pas très bonne élève en matière d’élevage hors cage. Le pays arrive à la 18e position au niveau de l’UE. Une plus grande prise en compte de cet enjeu par le Gouvernement est attendue par l’association.

En France, l’élevage en cage concerne encore 80 % des animaux d’élevage, soit 85 millions de bêtes. Ce pourcentage élevé place la France au 18e rang d’un classement dévoilé le 26 juin par l’ONG CIWF France. Celui-ci recense les pays européens en fonction de la proportion d’animaux élevés hors cages. Actuellement, en France, aucune interdiction de cages n’existe pour les différentes filières animales. Seule exception : la mise en production de tout bâtiment nouveau ou réaménagé d’élevage de poules pondeuses en cage est interdite depuis le 1er novembre 2018.

Les cages traditionnelles interdites depuis 2012

Aucun pays européen n’a encore atteint le 100 % hors cage. Mais certains s’en rapprochent. C’est le cas de l’Autriche et du Luxembourg qui prennent la tête du classement avec 96 % des animaux élevés hors cage. Ils sont suivis par la Suède (88%) ou l’Allemagne (85 %). Ces pays ont fait le choix du plein air ou de l’élevage au sol, suite à l’interdiction au niveau européen, en 2012, des cages traditionnelles. Mais la France a fait un autre choix, celui des cages aménagées, qui explique, selon le CIWF, son mauvais classement. De lourds investissements ont été réalisés pour les mettre en place. Mais dans plusieurs pays, ces cages aménagées sont interdites, notamment au Luxembourg et en Autriche. Ce devrait également être le cas en Allemagne d’ici à 2025.

Des moyens supplémentaires attendus

Avec 1,6 million de signatures recueillies dans le cadre de l’initiative citoyenne européenne (ICE) lancée l’année dernière, le CIWF peut désormais appeler la Commission européenne à légiférer sur le sujet. Mais des moyens devront être mobilisés pour accompagner les exploitants. L’association souhaiterait que la filière élevage bénéficie de fonds dans la lignée de ceux accordés à d’autres secteurs, comme l’automobile, dans le cadre du plan de relance. Elle regrette, sur ce sujet, le manque de volonté politique.

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