La pulvérisation nocturne, une solution partielle pour lutter contre l’exposition des abeilles aux pesticides

23 mars 2023 - Charlotte Casteran 
Un article publié en février 2023 dans Frontiers in Ecology and Evolution s’est intéressé aux critères de décisions les plus pertinents à déployer pour limiter le risque d’exposition des abeilles aux pesticides. Selon les résultats avancés, la solution la plus efficace pour réduire ce risque serait de réaliser des pulvérisations nocturnes.

Comme en témoigne l’initiative citoyenne européenne « Sauvons les abeilles et les agriculteurs », la protection des abeilles est un sujet mobilisateur. Pour aider les agriculteurs à faire évoluer leurs pratiques, et limiter le risque d’exposition des abeilles aux pesticides, des chercheurs de l’Itsap, l’UMT PrADE, CARI, Université Paris-Saclay et Inrae d’Avignon, ont réalisé une étude. Leurs résultats sont présentés dans un article de février 2023, publié dans la revue Frontiers in Ecology and Evolution. 

Analyse des conditions météorologiques 

L’équipe de chercheurs a notamment appuyé ses travaux sur une analyse des conditions météorologiques et des facteurs environnementaux influençant la présence d’abeilles sur les cultures en fleurs. Le butinage dépend en effet de plusieurs facteurs dont l’ensoleillement, la période de l’année ou encore la température ambiante. Les auteurs de l’étude ont ainsi découvert une diminution du nombre d’abeilles mellifères lors de hautes températures. Néanmoins, cette hausse n’induirait pas une réduction de recherche de nourriture. D’autres critères sont donc à prendre en compte. 

La pulvérisation nocturne, une solution de repli ?

Pour lutter contre l’intoxication des abeilles, les chercheurs estiment que, sans solutions moins dangereuses aux pesticides, la pulvérisation de pesticide doit s’effectuer la nuit. Pourtant, cette technique ne permettrait pas de protéger les pollinisateurs nocturnes et autres espèces nichant au sol. Elle ne serait également pas sans contrainte pour les agriculteurs qui pourraient être sujet à des problèmes de sécurité au travail, de tension et de nuisance pour les voisins. 

Tenir compte de la diversité des abeilles

Les chercheurs rappellent enfin que, malgré les 2000 espèces d’abeilles présentes en Europe, seule
l’abeille mellifère est prise en compte dans l’évaluation de la toxicité des pesticides avant leur
commercialisation. Or, certaines espèces sauvages pourraient être plus sensibles à certains produits. Ils suggèrent donc que cette diversité spécifique soit prise en compte dans les conditions d’application des traitements.

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter