Lait et viande dans les produits transformés : l’étiquetage de l’origine reste obligatoire

8 janvier 2019 - Eloi Pailloux 
L'expérimentation, lancée en 2017, est prolongée : en France, les produits transformés à base de lait et de viande devront continuer à afficher l'origine de ces denrées. Plébiscitée à l'origine par le monde agricole et les associations de consommateurs, la démarche ne donne finalement pas toute satisfaction.

Le ministère de l’Agriculture l’a confirmé fin décembre : l’origine de la viande et du lait, dans les produits transformés vendus en France, reste obligatoire jusqu’au 31 mars 2020. Ce dispositif, opérationnel depuis le début de l’année 2017, devait s’arrêter fin 2018. La Commission européenne a validé la prolongation de cette « expérimentation ».

Aider le consommateur à choisir le « made in France »

Car dans ce dossier, c’est bien la France qui est demandeuse. En l’occurrence, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture jusqu’à 2017, avait insisté auprès de Bruxelles pour que cette mesure puisse être appliquée. Il y voyait, tout comme l’ensemble de la profession agricole, un moyen d’éclairer les consommateurs, dont les résolutions pour une alimentation « made in France » se heurtaient à un manque d’indication. Pour rappel, étiqueter l’origine est obligatoire pour les produits non-transformés, aux rayons viandes, légumes et fruits par exemple.

Dans les faits, le flou persiste

Cette prolongation de l’expérience est donc plutôt une bonne nouvelle. Reste que l’influence de cette mesure sur l’acte d’achat est difficile à mesurer. Et ce, notamment parce que les modalités d’affichage ne sont pas assez précises. C’est en tout cas ce que déplore l’UFC-Que-Choisir. En avril 2018, plus d’un an après le lancement du dispositif, l’association regrettait la possibilité laissée aux transformateurs de se contenter d’une mention origine « UE » ou « non-UE ». Pas suffisant pour savoir si la viande ou le lait utilisés viennent de France…

L’UFC estimait alors que l’opacité persistait dans 64 % des cas pour la viande de poulet, 53 % pour la viande porc, 25 % pour le bœuf et 11 % pour le lait. En moyenne, 39 % des 269 produits transformés inspectés par l’UFC n’indiquaient pas clairement, ou pas du tout, l’origine des ingrédients carnés et laitiers. L’association citait toutefois les grandes marques ayant joué le jeu, prouvant que « le jeu de la transparence est accessible pour qui s’en donne les moyens. »

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