Le marché du bio hors domicile en progression, mais toujours marginal

21 novembre 2018 - Laure Hänggi 
La dynamique que connaît le marché du bio dans la consommation à domicile n'a pas encore gagné la restauration hors foyer. Malgré des efforts engagés, ses produits peinent encore à s'y imposer. C'est ce que révèle une enquête de l'Agence bio, dont les résultats ont été dévoilés le 16 novembre.

Pour la sixième année consécutive, l’Agence bio a mené une étude sur le bio en restauration hors domicile. Les résultats, présentés le 16 novembre, témoignent de la part encore minoritaire occupée par les produits bio dans ce secteur : 1,4 % en valeur des achats alimentaires au sein de la restauration commerciale et 3 % en valeur au sein de la restauration collective.

Progrès dans la restauration collective

Dans la restauration collective, le marché des produits bio progresse de 7 % entre 2016 et 2017. En 2018, 61 % des établissements proposent des produits bio, notamment en restauration scolaire (79 %), soit la première hausse depuis 2012. Si certaines cantines pionnières atteignent plus de 30 % de produits bio (en valeur d’achat) dans leur menu, comme le révélait l’observatoire national de la restauration collective bio et durable le 6 novembre, cette proportion est beaucoup plus faible dans le reste des établissements. En 2018, seul un établissement de restauration collective sur dix propose un menu entièrement bio au moins une fois par mois.

Explosion de la demande en restauration commerciale

Si la part des produits bio en restauration commerciale est encore faible, le marché opère cependant un bond de 13 % par rapport à 2016. En 2018, 45 % des établissements proposent des produits bio « au moins de temps en temps », même si seuls 15 % des établissements déclarent proposer un produit bio tous les jours. 78 % de ces produits sont d’origine française, et à 54 % d’origine régionale. Quant à l’aspect financier, 54 % des établissements estiment que l’introduction du bio n’a pas généré de surcoût (54 %). Pour les autres, ce surcoût a pu être limité en réduisant notamment le gaspillage alimentaire.

Freins et leviers

Parmi les freins à une plus grande intégration du bio dans la restauration hors domicile, 82 % des élus interrogés citent les coûts supplémentaires engagés, 70 % leur volonté de privilégier les produits locaux quel que soit le mode de production, et 63 % le manque de fournisseurs de produits bio.

D’ici à 2022, 68 % des élus affirment prévoir une augmentation de la part des produits bio dans l’offre proposée sur leur territoire, conformément à la loi. Interrogés sur les moyens nécessaires pour y arriver, 81 % demandant ainsi un accompagnement financier et 53 % des outils de mise en relation pour accroître l’offre en bio sur leur territoire.

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