En Ardèche, la famille Chapelle élève environ 300 porcs par an dans un paysage de rêve. Cette filière alternative fait école dans d'autres régions.
Atteindre le Gaec de Chalendon à Saint-Barthélémy se mérite. À partir de Valence, les petites routes en lacet de l’Ardèche n’en finissent pas de monter jusqu’à l’exploitation de Patrick Chapelle. Des collines verdoyantes à perte de vue, une rivière, des vergers, et… une centaine de cochons qui batifolent dans leur parc. « Chacun d’entre eux profite de 112 m², assure Patrick Chapelle. Les porcelets arrivent âgés de 10 semaines, ils pèsent alors 25 kilos et s’adaptent très vite. La race est un mélange de duroc pour la rusticité et de piétrain. Tout juste prennent-ils un bon coup de soleil les premiers jours ! »
Les animaux peuvent s’abriter des intempéries dans des cabanes facilement déplaçables. Car le « troupeau » migre tous les six mois afin que l’espace qu’ils ont fouillé, creusé et piétiné se régénère.
Cela fait trois ans que Patrick, sa femme Pascale et ses enfants Florian et Mélanie ont intégré la filière « Porc Plein Air du Soleil » monté par la fabricant d’aliment du bétail Philicot, basé à Chagny, en Saône-et-Loire. Il s’agit de garantir un revenu de base à l’éleveur et un débouché en circuit court à la viande. En l’occurrence, c’est la charcuterie Sovisal, fondée par la famille Aymard, est dans la boucle. Installé à Saint-Privat, Didier Aymard est un patron hyper actif qui achète chaque semaine en moyenne 30 cochons qui sont abattus à Aubenas. Cette année est exceptionnelle : les saucissons Sovisal estampillés Porc Plein Air du Soleil participent au premier mondial du saucisson qui se déroule à Vanosc en Ardèche du 9 au 10 juin.
Au-delà de cette compétition bucolique, le concept d’élevage hors les murs gagne du terrain. Frédéric Latrace en charge du suivi technique sillonne une bonne partie de la France pour rencontrer régulièrement le réseau composé d’une dizaine d’éleveurs installés en Ardèche, près d’Aix-en-Provence et plus récemment dans le parc naturel régional Morvan.
Certes, la viande n’est pas certifiée bio. Les porcs sont castrés et leur queue est coupée. Mais en trois ans, la filière a rencontré son public alors même que les prix sont plus élevés. Pour Patrick Chapelle, l’élevage de porcs offre un revenu plus stable que la culture des fruits (abricots, cerises…) qu’il cède à un grossiste de Valence. L’exploitant a aussi développé une troisième activité d’élevage de veaux sous la mère. Les Chapelle, qui ont retrouvé des preuves d’installation à Saint-Barthélémy remontant à 1833, comptent bien, comme leurs ancêtres, continuer à prospérer sous le soleil de l’Ardèche.
Marie Nicot
L’éleveur élève « des veaux sous la mer » ?? ils sont élevés avec des bouteilles d’oxygène ou des tubas ?
A moins que ce soient des « veaux de mer », des phoques ? Original…
Une remarque, l’élevage « plein air » est certes plus intéressant que l’élevage hors-sol en ce qui concerne la capacité des animaux à satisfaire leurs instincts naturels, cependant ce n’est pas toujours gage de bon élevage, j’ai de nombreux exemples en tête ou des porcs baignent dans leur m*** dans des parcs jamais renouvelés, ou alors qui sont installés sur des parcs tellement enrochés et sans sol que les animaux se blessent constamment aux roches sans pouvoir fouger.