L’Inrae publie les résultats d’une étude citoyenne sur la punaise diabolique

5 juillet 2021 - Laure Hänggi 
Les résultats d’un programme inédit de sciences participatives, mené par l’Inrae et le Muséum national d’Histoire naturelle, sur la punaise diabolique, ont été publiés le 1er juin 2021, dans la revue Scientific Report. Ce ravageur invasif, responsable de nombreux dégâts sur les cultures françaises, serait présent dans plus de la moitié des départements de la métropole. Près de 4000 citoyens ont participé à ces travaux.

La punaise diabolique, Halyomorpha halys, est une espèce invasive responsable de nombreux dégâts dans les cultures françaises, où elle a été détectée pour la première fois en 2012. Elle touche notamment les vergers et les vignobles, particulièrement en Alsace, dans les Alpes Maritimes et à Paris. Afin de limiter son impact, l’Inrae et le Museum national d’Histoire naturelle ont lancé, en 2012 et 2016, deux programmes pour étudier son expansion. Ces derniers, intitulés respectivement « Agiir » et « INPN-Espèces », se basent uniquement sur la participation des citoyens.

Une première pour suivre l’expansion d’une espèce

Grâce à la participation de plus de 4000 personnes entre 2012 et aujourd’hui, il a été possible de suivre en temps réel l’expansion du ravageur. Les citoyens pouvaient signaler la présence de la punaise grâce à une application et un site web, et y joindre des observations (photographies, commentaires). La démarche était utile car la punaise est très difficile à observer dans les cultures.

La punaise diabolique est présente sur plus de la moitié du territoire

Selon les résultats de cette étude, la punaise est présente sur plus de 50% des départements métropolitains français. C’est la première fois qu’une initiative de science citoyenne permet de produire de tels résultats. Les observations des citoyens ont également permis une meilleure compréhension de la biologie du ravageur. Ces données permettront notamment de mettre en place des stratégies de lutte et des plans de surveillance, pour mieux suivre l’expansion du ravageur.

Les sciences participatives de plus en plus utilisées

La réalisation de cette étude confirme l’efficacité des sciences participatives dans l’étude des espèces invasives. Elle s’inscrit également dans une mission plus globale confiée depuis 2013 aux organismes de recherche par le Gouvernement : « favoriser les interactions entre sciences et société », notamment en facilitant « la participation du public à la prospection, à la collecte de données et au progrès de la connaissance ».


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