Lundi vert, l’aspect scientifique de la démarche grande oubliée du buzz

10 janvier 2019 - Eloi Pailloux 
La campagne Lundi vert a démarré le 7 janvier, et elle rencontre un écho médiatique certain. Si sa dimension militante et polémique génère les habituels arguments des défenseurs et des opposants de la viande, la démarche présente aussi un aspect scientifique, visant à mieux connaître les rouages d'un changement de pratiques alimentaires.

Arrêter de manger de la viande le lundi ? C’est le geste pour la planète que la campagne « Lundi vert » propose aux consommateurs français. Soit l’adaptation de démarches tout à fait similaires ayant court dans d’autres pays, notamment anglo-saxons. Plusieurs causes sont évoquées : le réchauffement climatique, la santé du consommateur, le bien-être animal. Plusieurs personnalités ont apporté leur soutien à la démarche, dont Juliette Binoche ou Yann Arthus-Bertrand.

« Mesurer l’impact d’une telle démarche »

Si des ONG environnementales se font le relais du « Lundi vert », la démarche ne s’arrête pas à une dimension militante. Car l’initiative se veut aussi expérimentale. Deux chercheurs sont impliqués : Laurent Bègue, directeur de la Maison des sciences de l’Hommes Alpes (CNRS), et Nicolas Treich, chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra). Contacté par Campagnes et environnement, ce dernier précise : « Il n’existe aucune étude scientifique pour mesurer l’impact d’une démarche de ce type. On ne sait pas si elles marchent, ce qui motivent les personnes y participant, si ce sont surtout des végétariens ou non, si la consommation de viande est compensée sur d’autres jours… » Chaque consommateur décidé à participer est invité à remplir un questionnaire en ligne pour aider les scientifiques à caractériser les tendances cachées derrière un tel choix individuel.


Les filières d’élevage se défendent

Depuis le 7 janvier, date de lancement de la campagne, c’est surtout l’aspect militant du Lundi vert qui suscite les réactions, enthousiastes ou critiques. Et les filières viandes françaises n’ont pas tardé à réagir, s’évertuant à éplucher chaque argument du Lundi vert. De nombreuses voix, dont l’interprofession du bétail et de la viande (Interbev) invitent les consommateurs privilégier la viande française, dont l’empreinte ne compte pas de long transport ni de déforestation, plutôt qu’à réduire la consommation. La Confédération appelle ainsi à ne pas confondre l’élevage paysan « avec systèmes industriels qui les concurrencent et concourent à leur disparition ».

La réduction de la consommation est de toute façon déjà enclenchée, note encore Interbev. « Les chiffres de consommation équivalent à près de quatre jours par semaine sans viande rouge », précise la structure, citant des données du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc).

4 commentaires sur “Lundi vert, l’aspect scientifique de la démarche grande oubliée du buzz

  1. Je ne participe pas car je suis végétarienne depuis 25 ans donc pour moi c’est années vertes, mais je soutiens cette étude dont les résultats vont être intéressants à analyser.

  2. Je ne participe pas car je suis végétarienne depuis 25 ans donc pour moi c’est années vertes, mais je soutiens cette étude dont les résultats vont être intéressants à analyser.

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