Open Agrifood souhaite un ministère de l’Alimentation collectif

12 novembre 2020 - Laure Hänggi 
Avec la crise actuelle, l’alimentation est plus que jamais au centre des préoccupations. À l’issue des deux journées du Forum Open Agrifood, Emmanuel Vasseneix, son président, a appelé de ses vœux une plus forte implication des politiques dans la construction de la feuille de route de l’alimentation française. Et a plaidé pour le maintien de la valeur créée et des savoir-faire des filières dans les territoires.

L’Open Agrifood marque cette année un tournant, dans son organisation et dans la mission qu’il compte prendre à l’avenir. À l’issue des deux journées d’échanges qui se sont tenues les 4 et 5
novembre avec plus de 300 consommateurs et acteurs des filières alimentaires, Emmanuel Vasseneix, président de la Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel (45) et de ce forum, a partagé son
ambition d’aller plus loin avec les politiques. La nécessaire souveraineté alimentaire met en lumière le besoin d’accélérer la transition du modèle alimentaire. « Si notre alimentation est l’une des meilleures au monde, elle fait paradoxalement toujours l’objet de fortes préoccupations de la part des consommateurs », a-t-il rappelé. L’objectif d’Emmanuel Vasseneix est de construire la feuille de route de l’alimentation, le plan « Agirfood », sur lequel les candidats à l’élection présidentielle en 2022 devront s’engager. Le plan finalisé leur sera remis au cours du second semestre 2021.

Un ministère de l’Alimentation élargi

D’ores et déjà, les organisateurs d’Open Agrifood interpellent les pouvoirs publics sur la constitution d’un ministère de l’Alimentation qui, bien sûr, intègre l’agriculture, mais s’ouvrirait à tous les acteurs impliqués : fournisseurs, transformateurs, industriels, transporteurs, restaurateurs, distributeurs, caristes, caissières… « Pour en finir avec les actions en silo ». Car la transition de l’alimentation ne peut s’accélérer que si elle est portée collectivement. Il tacle d’ailleurs les démarches lobbyistes, de tout bord, jugées « contreproductives ». Autre proposition, « sans coût pour la collectivité », glisse-t-il : l’implication du Conseil national de l’alimentation en qualité de régulateur. Sa mission serait aussi de vérifier la bonne mise en œuvre des actions décidées. L’éducation à l’alimentation, des plus jeunes, et tout au long de la vie, a fait l’unanimité dans les débats, jusqu’à la consacrer discipline à part entière dans les programmes scolaires, avec une validation des connaissances lors du brevet des collèges. La proposition a donc été retenue. Les témoignages des consommateurs ont aussi mis en lumière le besoin de plus de justice sociale dans
l’accès à une alimentation de qualité. Le président d’Open Agrifood invite les politiques à l’inscrire dans la constitution. Enfin, il propose qu’Open Agrifood prenne le relais des Egalim, pour maintenir ces temps de dialogue essentiels entre toutes les parties prenantes.

Renforcer l’éducation à l’alimentation

Pendant toute l’année 2020, une vaste enquête à laquelle ont participé 1300 personnes, complétée par 100 interviews, a permis d’isoler les 78 actions qui constituent le socle du plan Agirfood. Les participants ont pu voter sur les principales mesures lors des tables rondes. Celles qui ressortent en tête ? Renforcer l’éducation à l’alimentation et ; pour le volet agricole, étudier la mise en Place de PSE – paiements pour services environnementaux. Ce vote marque la reconnaissance du rôle des agriculteurs dans le maintien des écosystèmes, « les premiers défenseurs de l’environnement », comme l’a indiqué, Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, en introduction de ces journées de débat.

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