Gaspillage alimentaire, un enjeu aux multiples facettes

13 juin 2017 - La rédaction 
Un tiers de la production comestible est perdue sur la planète. Le dossier gaspillage alimentaire s’inscrit donc dans la lutte contre la faim dans le monde et dans la recherche d’une meilleure efficience pour l’agriculture. Sans oublier la préservation des ressources naturelles et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Explications.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Un Français jette 20 à 30 kg d’aliments par an. Dans le monde, un tiers de la part comestible des aliments pour la consommation humaine est perdue ou gaspillée selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), soit 1,3 milliard de tonnes par an. Quand 800 millions de personnes souffrent de la faim. La lutte contre le gaspillage alimentaire est devenue un enjeu de société.  Elle concerne tous les continents, des pays les plus industrialisés jusqu’aux zones du globe les plus reculées.

Les pertes se situent à différents niveaux : culture, stockage, transformation, transport, distribution et consommation. Dans les pays en voie de développement, l’amont de la filière est responsable d’une grande partie du gaspillage. En effet, il manque à la fois des infrastructures pour conserver les aliments et des systèmes logistiques pour amener les produits jusqu’aux consommateurs. À l’inverse, dans les pays industrialisés, le gaspillage relève davantage de la responsabilité du consommateur. En France, les deux-tiers sont à attribuer aux foyers.

Gaz à effet de serre et consommation d’eau

Mais le gaspillage alimentaire est un sujet plus vaste, aux dimensions multiples. Rendre aux denrées perdues leur vocation nourricière, c’est augmenter l’efficience de l’agriculture, avec ce que cela comporte d’enjeu pour l’environnement. Par exemple, produire des aliments génère des gaz à effet de serre, qu’ils soient mangés ou gâchés. La lutte contre les déperditions dans les filières alimentaires est ainsi directement liée à la lutte contre le changement climatique. Et le raisonnement s’applique pour la qualité de l’eau, de l’air, la préservation de la biodiversité… Si le gaspillage alimentaire était un pays, les quantités d’émissions de gaz à effet de serre émises par celui-ci le positionnerait en troisième position des États les plus émetteurs, juste derrière les États-Unis et de la Chine. Quant aux pertes en eau, elles représentent l’équivalent de trois fois le lac de Genève. Des chiffres éloquents.

Prise de conscience politique

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Source Ademe,  © Terre-écos

Le gaspillage alimentaire commence à être pris en compte dans la législation. En France, une loi en la matière a été publiée au journal officiel le 12 février 2016.  Le texte met en avant deux mesures principales. D’une part, l’obligation pour les acteurs de la grande distribution alimentaire de mettre en place des conventions avec au moins une association de don alimentaire. D’autre part, une hiérarchisation des débouchés pour les denrées alimentaires consommables non commercialisées, qui privilégie les dons pour l’alimentation humaine, avant l’utilisation en alimentation animale et en énergie.

Stéphane Le Foll a instauré une journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire : le 16 octobre.

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