Quelle ambition de la Commission européenne pour l’agriculture et la biodiversité ?

28 mai 2020 - Laure Hänggi 
Les stratégies de la Commission européenne pour l'agriculture et la biodiversité, prévues dans le cadre de son Green Deal, ont été présentées le 20 mai. Celles-ci étaient prévues pour la fin mars, mais la crise du Covid-19 a bouleversé les agendas. Les objectifs fixés concernent la réduction de l'utilisation des pesticides, l'agriculture biologique, ou encore la création de zones protégées.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté en décembre le Green Deal, dont l’ambition est de permettre à l’UE d’être le premier continent neutre en carbone.

Atteindre la neutralité carbone en 2050, au sein de l’Union européenne, c’est l’ambition de la Commission européenne à travers son Green Deal. Les volets pour l’agriculture (Farm to Fork) et la biodiversité de ce vaste programme ont été présentées le 20 mai 2020, deux mois après la date initialement prévue,en raison de la crise du Covid-19.« La crise des coronavirus a souligné l’importance d’un système alimentaire robuste et résilient. (…) Cela nous a également fait prendre conscience des interrelations entre notre santé, les écosystèmes, les chaînes d’approvisionnement, les modes de consommation et les frontières planétaires. Il est clair que nous devons faire beaucoup plus pour nous maintenir, nous et la planète en bonne santé », indique la Commission européenne dans une synthèse.

Réduction de l’utilisation des pesticides, engrais et antibiotiques

La stratégie comporte plusieurs objectifs pour la décennie à venir. En ce qui concerne l’utilisation des pesticides, l’ambition est de la diminuer de moitié d’ici à 2030. Au même horizon, le recours aux engrais serait à abaisser de 20 % et les ventes d’antibiotiques de 50 %. Enfin, l’instance entend encourager le développement de l’agriculture biologique et pose ainsi comme objectif 25 % des terres agricoles de l’UE converties au cours de la prochaine décennie. Un plan d’action dédié doit être développé.

Consacrer des terres à des dispositifs paysagers

Ces mesures sont complémentaires à celles contenues dans la stratégie pour la biodiversité, pour le même horizon. La feuille de route indique ainsi l’ambition de transformer 30 % des terres en zones protégées. Ce dispositif devra s’appuyer sur les zones Natura 2000 déjà existantes, dont les bénéfices sont évalués entre 200 à 300 milliards d’euros par an. Parmi les autres objectifs listés se trouvent : l’amélioration de l’état de 30 % des habitats protégés par l’UE, la valorisation de 10 % des terres agricoles avec des dispositifs telles que des bandes enherbées ou des haies. La Stratégie prévoit également de restaurer au moins 25 000 km de rivières, et d’inverser le déclin des oiseaux et insectes des terres agricoles, tout particulièrement les pollinisateurs. Pour financer cet effort, la Commission annonce une enveloppe de 20 milliards d’euros par an.

Développer la rémunération des services rendus

Pour concrétiser l’ensemble de ces ambitions, la Commission souhaite développer le recours aux eco-schemes (paiements pour services environnementaux) pour encourager les pratiques durables, notamment sur le stockage du carbone. Par ailleurs, 10 milliards d’euros seront mobilisés pour soutenir la recherche et l’innovation, dans le cadre du programme Horizon Europe, sur les sujets de l’alimentation, l’agriculture, la bioéconomie ou les ressources naturelles. Différents dispositifs devront également permettre de favoriser les investissements dans le secteur agroalimentaire, en en limitant les risques.

2 commentaires sur “Quelle ambition de la Commission européenne pour l’agriculture et la biodiversité ?

  1. L’Europe parait ,enfin ,prendre conscience de la triste situation agricole actuelle .
    Ses ” traitements” proposés seront ils à la hauteur ,? J’en doute car tant que l’exploitation de la terre ne sera pas remise fondamentalement en question ,( avec en droite ligne ,une société basée sur la compétition ! ) ,il ne faut pas espérer de grandes évolutions positives et durables .
    Revoyons au plus vite quelle doit être la philosophie ( ou l’éthique ) capable de diriger ces techniques agraires et retrouvons cette Culture ,si chère à nos ancêtres , car qui dit Culture avance en premier la notion de Respect ,respect de la terre, respect de la vie ….,et respect de l’homme !……,ce qui nous manque tellement dans notre monde soit disant civilisé !

  2. L’Europe parait ,enfin ,prendre conscience de la triste situation agricole actuelle .
    Ses ” traitements” proposés seront ils à la hauteur ,? J’en doute car tant que l’exploitation de la terre ne sera pas remise fondamentalement en question ,( avec en droite ligne ,une société basée sur la compétition ! ) ,il ne faut pas espérer de grandes évolutions positives et durables .
    Revoyons au plus vite quelle doit être la philosophie ( ou l’éthique ) capable de diriger ces techniques agraires et retrouvons cette Culture ,si chère à nos ancêtres , car qui dit Culture avance en premier la notion de Respect ,respect de la terre, respect de la vie ….,et respect de l’homme !……,ce qui nous manque tellement dans notre monde soit disant civilisé !

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