Restauration hors-domicile, Métro fait le point sur sa démarche Origine France

9 mars 2022 - Eloi Pailloux 
Le secteur de la restauration hors-domicile est souvent montré du doigt pour son approvisionnement, riche en produits d'importation. Acteur majeur de ce marché, Métro travaille avec douze acteurs des filières agro-alimentaires pour privilégier l'origine France. Le point sur deux ans d'effort pour changer la donne a été fait, le 3 mars au Salon de l'agriculture.

Voilà un peu plus de deux ans que Métro s’est engagé à faire progresser son approvisionnement en produits agricoles français. Ce fournisseur de la restauration hors-domicile est engagé dans la charte « Origine France », avec douze signataires parmi les acteurs du secteur agro-alimentaire (1), depuis janvier 2020. « C’est peu de dire que les mois qui ont suivi ont été mouvementés pour le secteur de la restauration, note ainsi la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, le 3 mars au Salon de l’agriculture. Pourtant, les efforts ont été maintenus, et les chiffres communiqués par Métro sont positifs. »

Le 100 % français atteint pour certains produits

Le grossiste ne souhaite pas communiquer sur un ratio de made in France global. « Ce serait difficile et pas forcément significatif, car nous avons 45 000 références au catalogue. De plus, les travaux sont menés par catégorie d’aliment », explique-t-on chez Métro. Les chiffres présentés au Salon de l’agriculture se rapportent donc à des filières ou des produits. Le 100 % français est atteint pour certains : le steak haché et les tartares de boeuf, les œufs, le lait et les pommes de terre. Sur la boucherie, le grossiste revendique 63 % de produits made in France dans ses ventes, soit deux points de mieux qu’au lancement de la charte. Au niveau du marché RHD global, ce chiffre n’est que de 30 %. Dans le détail, chez Métro, l’origine France représente 60 % pour le bœuf, 73 % pour le porc, ou encore 83 % pour la volaille.

Opérations sensibilisation

« Ces chiffres sont garantis par le Cabinet KPMG, rappelle de son côté Pascal Peltier, directeur général de Métro France. Nous espérons les faire progresser encore avec le retour à la normale qui se dessine pour les restaurateurs. » Cette orientation stratégique tend à augmenter les tarifs proposés par Métro, qui doit donc faire preuve de pédagogie auprès de ses clients. Le grossiste, qui représente 25 % de part du marché de l’approvisionnement de la RHD, prévoit plusieurs actions. Fin mars, les 99 halles Métro réuniront les acteurs locaux (producteurs, industriels, restaurateurs) pour une action de sensibilisation. Courant 2022, le même type d’opération sera organisé également sur des exploitations, et enfin dans des restaurants.

Faire de la RHD un modèle

Les treize signataires misent beaucoup sur l’exemplarité de la démarche. « Les consommateurs s’inspirent de ce qu’ils mangent au restaurant, affirme Pascal Peltier. C’est vrai pour les plats à la mode, mais aussi pour les produits utilisés. » Métro envisage ainsi de créer de nouvelles tendances, voire même de créer de nouveaux produits. « Sur certains produits végétaux, nous travaillons sur la création de nouvelles variétés, ou la remise au goût du jour d’anciennes variétés, spécifiquement pour la RHD, en espérant qu’elles inspirent au-delà de ce périmètre. »

(1) FNSEA, JA, Fédération nationale bovine (FNB), Fédération nationale porcine (FNP), Confédération française de l’aviculture (CFA), Légumes de France, La Coopération Agricole, Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France (FEEF), Association nationale des industries alimentaires (ANIA), Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), Groupement national des indépendants de l’hôtellerie et la restauration (GNI) et Confédération générale de l’alimentation en détail (CGAD)

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