SIA 2019, encourager un flexitarisme prenant en compte la qualité et l’origine des viandes

21 février 2019 - Eloi Pailloux 
Le Salon de l'agriculture offre une caisse de résonance importante à certains sujets de société. La consommation de viande, et notamment la question de son impact environnemental, est désormais un incontournable de l'événement. L'interprofession du bétail et de la viande veut jouer l'ouverture, en prônant elle-même le flexitarisme sur son stand.

Capture d’écran – Interbev

C’est devenu une habitude. Depuis quelques années, des manifestations « anti-viande », voire « anti-produits d’origine animale », sont organisées en marge du Salon de l’agriculture. L’édition 2019 se tiendra quelques semaines après le lancement de la très médiatique initiative Lundi Vert. Les représentants des filières d’élevage, prises pour cible, peaufinent leur posture d’une édition à l’autre. Cette année, l’interprofession du bétail et de la viande, Interbev, met notamment en avant une campagne de communication « Aimez-la viande, mangez-en mieux ! »

Interbev encourage au flexitarisme

Une campagne qui met en avant… le flexitarisme. Autrement dit, une consommation de viande raisonnée, avec des journées végétariennes, d’autre non. Une démarche d’ouverture : le clip tourné pour l’occasion par Interbev fait clairement la part belle aux légumes, avec plus de présence à l’écran que la viande ! L’interprofession veut intégrer au flexitarisme la recherche d’une viande de « qualité », comprenant une production respectueuse de l’environnement. Pour Interbev, les éleveurs français sont de plus en plus attentifs à cet aspect. Des efforts qui ont un prix, et qui ne sont de fait pas toujours valorisés, notamment… en France. En clair, la recherche du prix bas profiterait aux modes de productions peu vertueux, le plus souvent d’origine étrangère.

Les éleveurs aussi manifestent

Des manifestations d’éleveurs ont d’ailleurs été organisées, le 19 février, devant les établissements de plusieurs enseignes de restaurations. Les éleveurs demandent de la transparence sur l’origine de leurs approvisionnements, notamment à Buffalo Grill, Courtepaille et Compass. « La viande bovine demeure à environ 70 % d’origine étrangère dans nos restaurants, c’est de la folie ! », rappelait Emmanuel Macron lors d’un récent débat publique. Un chiffre repris par les syndicats agricoles, qui déplorent que, « derrière l’alibi de quelques plats d’origine française, le consommateur [soit] laissé dans l’ignorance de la réelle provenance de la majorité des morceaux ».

Une moindre consommation de viande, mais valorisant le travail qualitatif des filières françaises, c’est donc ce que prône Interbev, qui développera cette thématique sur son stand (Hall 1, allée E, 36) du 23 février au 2 mars, Porte de Versailles. L’interprofession compte bien en faire un espace de découverte et d’échanges pour répondre aux questions des visiteurs.


Du made in France à la caserne !

Dans sa démarche de sensibilisation à la consommation de viande française, Interbev travaille depuis quelques années avec… l'armée française. Objectif : consommer davantage de made in France dans les unités. Un aspect de l'approvisionnement jusque-là totalement négligé.

2 commentaires sur “SIA 2019, encourager un flexitarisme prenant en compte la qualité et l’origine des viandes

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