Slow Food s’oppose à la déréglementation des nouveaux OGM

14 octobre 2021 - Laure Hänggi 
Le 4 octobre, le mouvement pour l’alimentation et la biodiversité, Slow Food, a réagi à l’étude de la Commission européenne, publiée le 24 septembre, au sujet d’une possible déréglementation des plantes et aliments génétiquement modifiés. Selon le groupe, « les nouveaux OGM sont totalement incompatibles avec l’agroécologie ».

Le 24 septembre, la Commission européenne a publié une « étude d’impact initiale » au sujet d’une déréglementation des plantes et aliments génétiquement modifiés. L’instance appelle les citoyens européens à donner leur avis sur son plan, ses objectifs et ses hypothèses jusqu’au 22 octobre sur son site internet, afin d’élaborer une nouvelle législation sur le sujet.

En réponse, le mouvement pour l’alimentation et la biodiversité Slow Food a réagi, le 4 octobre, dans un communiqué. Le groupe rappelle que, selon lui, « les citoyens de l’UE ne veulent pas de nouveaux OGM dans leurs champs ni dans leurs assiettes ».

« Les nouveaux OGM sont totalement incompatibles avec l’agroécologie »

Dans le communiqué, le groupe explique qu’une telle évolution de la législation irait, d’après lui, à l’encontre des enjeux actuels, et signifierait « tomber dans le piège de la technologie ». C’est ce qu’affirme Francesco Sottile, professeur à l’Université de Palerme et membre du bureau exécutif de Slow Food Italie : « les nouveaux (et les anciens) OGM sont totalement incompatibles avec l’agroécologie ». Selon lui, ils ne seraient profitables qu’aux agriculteurs pratiquant la monoculture et « [refusant] d’adopter des techniques qui permettraient d’améliorer la résilience des terres et des zones rurales ».

Absence de test et biais d’étude

Slow Food dénonce également l’absence de tests vis-à vis de ces nouveaux OGM, ainsi que la subjectivité de la Commission, dans son étude d’avril 2020, qui suggérait que les « nouvelles techniques génomiques » (NGT) telles que CRISPR/Cas 9 « pourraient profiter à la société européenne », car elles permettraient notamment d’améliorer la durabilité des systèmes alimentaires. En réaction à ce travail de la Commission, le groupe a publié, le 6 juin, une note politique demandant que la régulation actuelle reste en vigueur. Avec 60 organisations de la société civile, il a également envoyé une réponse conjointe à la Commission, « afin d’exposer en détails leurs multiples préoccupations concernant son rapport ».

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