Sur le recyclage des déchets, l’agriculture marque son avance

10 mars 2020 - Laure Hänggi 
L'adoption récente d'une loi sur l'économie circulaire est l'occasion de rappeler l'avant-gardisme de l'agriculture sur ce sujet. Alors que les législateurs ont posé l'objectif de recyclage de 50 % à horizon 2025, le secteur agricole atteint les 90 %, tous plastiques confondus.

Pierre de Lépinau, directeur d’Adivalor (à droite), présente une valise fabriquée avec des plastiques recyclés.

En matière de recyclage des déchets, l’agriculture française est exemplaire ! Une véritable filière de collecte et de recyclage a été mise en place autour de la société Adivalor, acronyme de « Agriculteurs, Distributeurs, Industriels pour la VALORisation des déchets agricoles ». Cette filière fonctionne sur la base de l’engagement volontaire des entreprises et professionnels agricoles. Au point que le législateur a estimé qu’il n’était pas utile d’intégrer le secteur dans le périmètre de la loi sur l’économie circulaire fin 2019. En clair, l’agriculture est jugée suffisamment en avance sur cet enjeu.

De l’avance sur la loi

De fait, à l’heure actuelle, 67 % des emballages plastiques agricoles (par exemple ceux des bidons de produits phytosanitaires) sont recyclés en France alors que ce taux est autour de 38 % dans les autres secteurs industriels et chez les consommateurs. Et lorsque tous les plastiques agricoles sont additionnés (ficelles, sacs de conditionnement…), il atteint presque 90 %. « La filière affiche déjà des résultats supérieurs aux objectifs de la loi qui sont fixés à 50 % en 2025 », se félicitait Pierre de Lépinau, le directeur d’Adivalor, lors du Salon de l’agriculture 2020. L’événement était une bonne occasion de donner des objectifs toujours plus ambitieux en la matière. Le cap fixé ? 100 % de déchets agrofournitures recyclés en 2030.

Progresser sur la collecte et le recyclage

Pour y arriver, Adivalor veut agir à tous les niveaux. Coté recyclage, trois projets d’usines sont dans les tuyaux, pour compenser l’arrêt du traitement des plastiques par la Chine, qui était une destination importante pour les déchets agricoles français jusqu’à 2017. Plus en amont, c’est la collecte qui peut encore s’améliorer, notamment dans les régions du pourtour méditerranéen. Adivalor espère que les évolutions en cours dans le secteur de la distribution agricole, et notamment la séparation des activités de conseil agricole et de vente des pesticides, dont les emballages représentent un volume de plastique important, intégreront cet enjeu.

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter