Triangle de Gonesse, le collectif demande au Premier ministre d’arrêter les travaux

12 juillet 2021 - Laure Hänggi 
Alors que le projet de construction d’Europacity a été annulé en 2019, la construction d'une gare de métro sur le triangle de Gonesse est toujours d’actualité. C'est l'objet d'une lettre adressée, le 21 juin au Premier ministre, par le Collectif de défense du lieu, pour lui demander d’arrêter les travaux en cours sur la zone. Une nouvelle étape dans cette lutte, qui a démarrée il y a plus de dix ans.

Dix ans après le début de son engagement, le combat continue pour le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG). Le 21 juin, ce dernier a envoyé une lettre au Premier ministre, lui demandant de geler les travaux ayant lieu en ce moment sur la zone agricole triangulaire. Les militants attendent de la part du Gouvernement « un nouveau projet bien défini et acceptable pour les populations environnantes, aussi bien humaines que non humaines ». En effet, malgré l’abandon du projet du mégacomplexe Europacity en 2019, La Société du Grand Paris a commencé, début février, la construction d’une gare de métro. Elle sera accompagnée d’une cité scolaire et d’une administration publique, le tout formant une zone d’aménagement concertée (Zac). Le CPTG voit le projet comme « un cheval de Troie pour une urbanisation irréversible ». Dès l’annonce du début des travaux, les militants avaient bloqué le site, le 7 février 2021, avant d’être évacués le 23 février. Malgré l’avancée de la construction de la gare, le CPTG a, depuis, continué d’essayer de l’empêcher.

Le CPTG est né de la lutte contre Europacity

Pour le triangle de Gonesse, tout a commencé en 2007, quand l’État a décidé d’y développer une Zac sur une surface de 280 hectares. Cette dernière devait contenir le mégacomplexe Europacity, un projet de 3,1 milliards d’euros porté par une filiale du groupe français Auchan, et Wanda, un conglomérat chinois. Le centre commercial, sportif et culturel, desservi par un futur prolongement de la ligne 17 du métro, avait pour but de dynamiser le territoire, au sein duquel le taux de chômage atteignait 50 % dans certains quartiers.  Selon les porteurs du projet, il aurait permis la création d’au moins 15 000 emplois directs et indirects. La bétonisation nécessaire de plus d’un tiers du triangle de Gonesse avait rapidement déclenché des contestations du CPTG. Parmi ses arguments : la qualité des terres limoneuses, très fertiles.

Un projet d’économie circulaire sur le triangle de Gonesse

Depuis le début de la lutte, un projet alternatif pour le territoire agricole du triangle de Gonesse est proposé par le collectif CARMA (Coopération pour une ambition rurale, métropolitaine et agricole). Son ambition est de créer un système agricole « monté de toute pièce avec les agriculteurs », et basé sur le modèle de l’économie circulaire. D’après le projet, le triangle de Gonesse pourrait nourrir, à terme, une partie des habitants des villes alentours, en créant des emplois liés à l’agriculture urbaine et péri-urbaine. Selon les membres de la coopération, il s’agit du seul projet qui puisse bénéficier à la fois à l’économie du territoire et à son environnement. Il permettrait notamment, en plus des exploitations maraîchères, de favoriser la culture horticole très présente dans le Val d’Oise.

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