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Des exploitations sous indications géographiques performantes économiquement mais pas directement plus vertueuses en termes d'environnement ou de bien-être animal : c'est la conclusion d'une étude du Centre d’études et de prospective du ministère de l’Agriculture, datée du 22 février, sur la performance des exploitations laitières bovines possédant une indication géographique.

Par Laure Hänggi - Publié le 15/03/2022 à 17:39

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Les indications géographiques (IG) visent à garantir une meilleure rémunération des agriculteurs qui répondent à un cahier des charges précis par le biais de l’information du consommateur sur l’origine des produits. Leurs performances restent cependant peu étudiées. Le Centre d’études et de prospective du ministère de l’Agriculture a réalisé une analyse des performances des exploitations laitières bovines sous IG (AOP Comté, Beurre de Charente-Poitou, AOP Munster), dans trois domaines : économique, environnemental et en matière de bien-être animal. Les résultats sont présentés dans un article publié le 22 février. 

MEILLEURE PERFORMANCE ÉCONOMIQUE

Sur le volet économique, les résultats de l’étude indiquent que le revenu médian est significativement plus élevé pour les exploitations sous IG : 30 k€ contre 23 k€ hors IG. Compte tenu de d’hétérogénéité entre les exploitations, les auteurs de l’étude ont comparé des exploitations de structure et de localisation similaires entre elles. Résultat : le revenu des exploitations laitières bovines sous IG serait supérieur de 9 k€ à ce qu’il aurait été si ces exploitations n’avaient pas été certifiées.

PERFORMANTES ENVIRONNEMENTALEMENT, MAIS PAS FORCEMENT GRÂCE A L’IG

Les résultats sont plus nuancés en ce qui concerne le volet environnemental. En moyenne, les exploitations agricoles qui produisent selon un label IG ont un meilleur score environnemental que les autres. Les principales composantes du score qui expliquent ces résultats sont la moindre utilisation de pesticides (- 19 %) et la plus grande surface en herbes ( + 11 %), pour les exploitations sous IG. L’étude rappelle néanmoins que ces exploitations sont souvent situées dans des régions où l’agroécologie est très ancrée. En effet, comparées à des exploitations “jumelles” en localisation et structure, les exploitations IG n’obtiennent pas des scores significativement différents de celles qui ne produisent pas sous appellation. Le label IG n’impliquerait donc pas directement une meilleure performance environnementale. La localisation de l’exploitation serait un critère bien plus déterminant.

Les IG peuvent cependant contribuer à pérenniser des exploitations et consolider la production laitière. Ces indications peuvent aussi éventuellement avoir des effets d’entraînement positifs, notamment par le développement de références et de conseils techniques sur la production et l’usage de l’herbe dans des zones données. D’un autre côté, des performances économiques plus élevées peuvent aussi engendrer des effets inverses en incitant à un développement local de la production entraînant plus de pression sur l’environnement.

PAS DE DIFFÉRENCE SUR LA QUESTION DU BIEN-ÊTRE ANIMAL

Enfin, pour l’ensemble des IG, les scores globaux de bien-être animal révèlent une performance équivalente, que les exploitations soient certifiées ou non. Une analyse indicateur par indicateur montre par exemple que les exploitations certifiées pratiquent autant l’écornage que les exploitations non certifiées, mais ont plus systématiquement recours à des analgésiques pour atténuer la douleur. Aussi, les surfaces de pâturage sont généralement plus importantes pour les exploitations IG. Cependant, pour d’autres indicateurs, les exploitations sous IG sont moins performantes comme c’est le cas sur les conditions de stabulation.


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