Les laboratoires s’adaptent aux règlements

20 novembre 2005 - La rédaction 
Travailler en réseaux, apporter un service complet et améliorer les procédures d’échantillonnages : trois axes développés par les laboratoires Inzo pour s’adapter à la nouvelle donne réglementaire sur la sécurité alimentaire.

La complexité réglementaire se traduit aussi par une offre client allant au-delà des chiffres bruts obtenus avec les analyses.

“Face aux nouvelles exigences réglementaires, nous ne pouvons plus travailler seul”, affirme Michel Blanc, animateur du réseau de laboratoires Experagro. Avec les nouvelles réglementations en matière de qualité sanitaire, d’autocontrôle, de traçabilité, HACCP, et la mondialisation du marché, les domaines se complexifient. De fait, les analyses ne se focalisent plus sur la simple livraison de chiffres bruts. “Nous définissons avec le client les critères analytiques à déterminer par rapport aux problèmes posés. Nous interprétons les résultats et rédigeons si nécessaire un argumentaire de défense en cas de litige réglementaire ou commercial”, explique Michel Blanc. Le tout en prenant en compte les incertitudes de mesure et la fiabilité de l’opération d’échantillonnage.

L’échantillon et les mycotoxines

Car c’est là que le bât blesse. “Près de 80 % des erreurs de quantification des mycotoxines sont dues à un mauvais échantillonnage”, affirme Sébastien Darrozès, directeur du laboratoire d’Inzo, Innovation en nutrition et zootechnie, filiale de l’union de coopératives InVivo. Avec des conséquences économiques pour le producteur. Si un des échantillons dépasse la norme, tout le lot est refusé. Et un impact sanitaire possible pour le consommateur. “L’échantillonnage est souvent perçu comme secondaire par rapport à la phase d’analyse. Il se réalise avec du personnel non qualifié. Or, il faudrait définir des plans d’échantillonnages avec des protocoles garantissant la représentativité”, insiste Michel Blanc. Expert à la FAO et Onudi (Organisation des Nations unies pour le développement industriel), il plaide pour la mise en place d’un référentiel de procédures d’échantillonnage adaptées, encadrées et avec les mêmes exigences en matière d’assurance qualité que ce qui est demandé aux laboratoires d’analyse.

Une procédure à haut risque

“Les procédures d’échantillonnages doivent s’adapter aux substances recherchées, à la nature du produit, son conditionnement et la taille du lot, explique Michel Blanc. Le cas des mycotoxines est très complexe, puisqu’une seule graine peut contaminer un lot. Contrairement aux valeurs de résidus de pesticides et aux taux de matière grasse où les valeurs moyennes sont proches, les valeurs ont une grande dispersion statistique. Il s’agit pour les mycotoxines d’une véritable loterie”, avertit Michel Blanc.
Reste que définir des règles d’échantillonnages sûres et économiques relève de la gageure. Pour les OGM, selon la réglementation européenne relative à l’échantillonnage 1830/2003, il faudrait prélever cent échantillons élémentaires d’un kilo par lot de 500 tonnes. Avec en cas de doute, un nombre d’analyses variant de 40 à 4 000, facturée chacune 100 euros. Une application de cette recommandation irréaliste selon les experts.

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