Rapport Planète vivante WWF : les activités humaines de plus en plus lourdes pour la biodiversité

30 octobre 2018 - Laure Hänggi 
Publié tous les deux ans par l'association WWF, le rapport « Planète Vivante » dresse un bilan de l'état de la santé de la planète et de sa biodiversité. L'édition 2018, rendue publique le 30 octobre, tire la sonnette d'alarme. Pascal Canfin directeur de WWF France en appelle à un « New Deal pour la nature en 2020 ».

Une accélération sans précédent de la pression exercée par l’Homme sur les écosystèmes : voilà le constat tiré par le WWF, dans son rapport Planète Vivante 2018, publié le 30 octobre. Cette analyse scientifique mondiale, réalisée tous les deux par l’ONG, évalue l’impact de l’activité humaine sur la biodiversité. Les chiffres avancés dans cette édition se veulent alarmants : les populations de vertébrés auraient chuté de 60 % au niveau mondial, entre 1970 et 2014. Un rythme de déclin « cent à mille fois supérieur que celui calculé au cours des temps géologiques ». Pour mesurer l’évolution des populations de vertébrés à travers le monde, le WWF se base sur l’Indice Planète vivante. Cet indice reconnu de l’état écologique de la planète est calculé par la Société zoologique de Londres, qui utilise les données scientifiques collectées, dans 4 000 points répartis sur le globe, sur 16 704 populations appartenant à 4 005 espèces vertébrées. « L’humanité a pris pour acquis la nature et ses services, sans agir de manière efficace contre l’effondrement de ce capital naturel. (…) Il est urgent de repenser la manière dont nous utilisons et valorisons la nature, sur le plan culturel, économique et dans nos agendas politiques », explique ainsi le directeur général du WWF international, Marco Lambertini.

La surexploitation des sols et l’agriculture intensive en ligne de mire

A l’origine de cette situation, la surexploitation de la biodiversité entraînant la dégradation des habitats de nombreuses espèces, bouleversant l’ensemble de la chaîne alimentaire. L’empreinte écologique mondiale, mesurant l’impact des activités humaines sur les ressources naturelles, a ainsi triplé en un demi-siècle. La surexploitation des sols et l’agriculture intensive sont identifiées comme faisant partie des « principaux moteurs du déclin de la biodiversité. « Parmi toutes les espèces de plantes, d’amphibiens, de reptiles, d’oiseaux et de mammifères ayant disparu depuis l’an 1 500 apr. J.-C., 75 % ont été victimes [de ces phénomènes] », affirme ainsi le rapport. La conséquence « de notre consommation effrénée » souligne le document.
Selon le WWF, seul un quart des terres a actuellement échappé à toutes activités humaines confondues, un chiffre qui pourrait chuter à 10 % en 2050 si aucun changement n’est opéré.

Un « New Deal » pour la nature

Le directeur général du WWF France, Pascal Canfin, en appelle à la mise en œuvre d’un « New Deal pour la nature en 2020 », avec un objectif de zéro perte nette de biodiversité en 2030. Au niveau national, l’organisation réclame des mesures fortes en matière d’agriculture, notamment « un plan de lutte contre la déforestation importée, et un co-partage de la PAC par les ministères en charge de l’écologie et de l’agriculture ». Selon le rapport, l’agriculture serait à l’origine de près de 73 % de la déforestation des les pays tropicaux ou subtropicaux entre 2000 et 2010. La culture du soja en Amérique du Sud, à destination notamment de l’élevage bovin intensif, est particulièrement mise en cause.

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