Des éleveurs se mobilisent pour monter un projet d’abattage à la ferme 

16 juillet 2020 - Stéphanie Ayrault 
L’organisation de l’abattage des animaux à la ferme est actuellement interdite. Le ministère de l’agriculture a néanmoins donné son accord à un projet porté par des éleveurs de Loire-Atlantique et de Vendée. Ces derniers insistent sur les bénéfices de leur dispositif en termes d’alimentation locale, de préservation des élevages et de bien-être des animaux.

Sur le territoire national, les abattoirs de proximité se raréfient. Dans la Loire-Atlantique et en Vendée, les agriculteurs doivent parfois parcourir plus de 150 kilomètres pour transporter leurs animaux. De longs trajets qui sont aussi facteurs de stress pour les bêtes, déjà détachées de leur lieu de vie. Pour remédier à cette situation, des éleveurs des deux départements, regroupés au sein de l’association Aalvie, (Abattage des animaux sur leur lieu de vie), ont présenté le 7 juillet, un projet d’abattage à la ferme près de Nantes, pratique actuellement interdite. Celui-ci a reçu l’aval de la Direction générale de l’alimentation (DGAL), rattachée au ministère de l’Agriculture. « Nous sommes avant tout motivés par la volonté de pouvoir accompagner jusqu’au bout les animaux qui sont nés et élevés sur nos fermes et dont nous avons pris soin, explique Guylain Pageot, éleveur en Loire-Atlantique, un des porteurs du projet. Le projet vise également la préservation des élevages et des outils industriels de proximité, dans le cadre de la reterritorialisation de l’agriculture », poursuit-il

Une campagne de financement participatif

Pour recevoir l’aval de la DGAL, l’association a imaginé un dispositif de caisson mobile, considéré comme le prolongement de l’abattoir de proximité auquel il est relié. La vingtaine de caissons reliera les fermes à deux abattoirs, qui doivent être construits, dans un rayon de soixante kilomètres. Les éleveurs ont fixé un temps maximal d’une heure entre la mise à mort et l’arrivée à l’abattoir, alors que la réglementation permet un laps de temps de deux heures. Pour soutenir le projet, Aalvie lance un appel aux dons via la plateforme participative Miimosa. Elle espère atteindre un million d’euros. Sept millions d’euros seront ensuite nécessaires pour mener à bien le projet. Le dispositif pourrait être opérationnel en septembre 2021.

 

L’association Aalvie, lancée il y a un an, regroupe 150 éleveurs de l’ensemble des mouvements agricoles : FNSEA, Confédération paysanne, Coordination rurale, Groupement d’agriculture biologique, Civam, etc. Les chambres d’agriculture et le syndicat des vétérinaires ont apporté un soutien technique au projet.

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