Des poulets fermiers en libre-service

30 mars 2017 - La rédaction 
Charles Baudart, éleveur de volailles en plein air à Jouy-sur-Eure (Eure-et-Loir), a installé un distributeur automatique doté de 80 casiers près de sa ferme. Un système idéal pour vendre en circuit court.

Charles Baudart, céréalier et éleveur de volailles à Jouy-sur-Eure (Eure-et-Loir) a mutualisé l'usage de son distributeur automatique avec la maraîchère Anne Confais.

 width=Éleveur ou commerçant ? Porter deux casquettes n’est pas toujours évident au quotidien. Charles Baudart, producteur de céréales et de poulets cou-nu à la ferme familiale de la Passe à Cailles à Jouy-sur-Eure, est un ardent défenseur du circuit court. Mais il n’était pas toujours ravi d’accueillir des clients à tout heure de la semaine, y compris le dimanche matin.

Une alternative face à la fuite des commerçants

« Un ami m’a décrit les avantages du système de casiers Filbing où l’on place les produits à vendre aux clients de passage. J’ai vite compris l’intérêt du distributeur automatique près du lieu de production. Et mon banquier a dit “banco” pour financer cette operation, estimée à 40 000 euros. » Le jeune père de famille a opté en 2015 pour une structure inox et plexiglas dotée de 80 casiers réfrigérés avec portes sécurisées. Un écran tactile permet d’effectuer la commande. Le client paie sur place par carte bleue ou via un lecteur de billets.

Charles Baudart a installé son distributeur près de chez lui, à Reuilly, dans un local complété d’un parking pour quatre voitures. Le tout sous l’oeil bienveillant du maire de la commune, qui était désolé de constater le départ des commerçants.

Plus de 300 distributeurs automatiques en France

« Je remplis les casiers d’oeufs, de terrines et de poulets entiers ou découpés présentés sous vide avec une DLC de 10 jours, explique Charles Baudart. J’en vends une trentaine par semaine aux habitants du coin qui travaillent à Évreux et aux touristes. »

Pragmatique, l’agriculteur a proposé à sa collègue Anne Confais de la ferme maraîchère du Val David, près de Jouy, d’apporter ses fruits et légumes en fonction des saisons. Résultat : ce drive paysan peut assurer un repas entier à une famille. Il ne manque que les produits laitiers.

Pour l’instant, le bouche-à-oreille suffit à attirer le chaland. Filbing a mis en place un système de sms pour prévenir les fermiers des ventes. Mais Charles Baudart a bien l’intention de créer un site Internet pour commercialiser en ligne. Compte tenu du faible rendement céréalier de la récolte 2016, il est ravi de compléter son revenu avec la vente directe.

Des casiers fermiers également en ville
Charles Baudart n’est pas un cas isolé. La société fondée à Weitbruch (Bas-Rhin) par Didier Filbing assure avoir implanté plus de 300 machines en France. Elle commercialise aussi des chalets pour abriter les distributeurs et des systèmes d’alerte. Le service technique est assuré par téléphone.

Preuve que le marché est dynamique Filbing est en concurrence avec d’autres acteurs notamment Providif basé à Thionville (Moselle). Il y a de la place pour tous. Les casiers fermiers partent à l’assaut des villes. On en trouve déjà dans les centres de Toulouse et Rouen, alimentés par des agriculteurs installés à proximité.

 

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter