La sécurité alimentaire suivie à la trace dès janvier 2005

20 novembre 2004 - La rédaction 
Pour faire comprendre aux entreprises d’agro-alimentaire que les prochaines obligations en matière de traçabilité représentent aussi des atouts commerciaux, la CCAOF et l’Afaq ont convié 200 personnes à un colloque portant sur ce règlement européen.

Au 1er janvier, l’ensemble des intervenants de la filière agro-alimentaire doit se mettre en ligne avec la réglementation européenne 178/2002 sur la sécurité alimentaire et la traçabilité. Pour faire comprendre aux entreprises concernées que ce texte va les obliger à une gestion plus performante, la CCAOF (Coop de France Ouest) et l’Afaq ont convié 200 personnes à Bruz près de Rennes à un colloque illustré d’exemples réussis d’entreprises à partir du texte européen qui est très clair. Ainsi, les entreprises de l’alimentaire (également celles de l’alimentation animale) vont devoir “disposer de systèmes et de procédures pour identifier les divers fournisseurs en relation avec le produit”. Il s’agit aussi d’être “capable de mettre en œuvre une procédure de retrait ou de rappel de produit” et de “disposer de systèmes d’information identifiant les clients”.

Pour les Vergers d’Anjou, la traçabilité exigée par la grande distribution s’avère être un investissement rentable.”

Dans un premier temps, les entreprises peuvent considérer que cette réglementation est une contrainte. “Mais, il s’agit d’une des principales exigences des clients de la grande distribution”, explique Bernard Lauer, le directeur général des Vergers d’Anjou. Ce groupe angevin de 175 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 150 000 tonnes par an de fruits traités (à 95 % des pommes) a donc nettement anticipé la réglementation européenne. “Ainsi, poursuit le dirigeant, nous avons adhéré à EurepGap, une association créée à l’initiative de la grande distribution européenne, pour le respect de bonnes pratiques agricoles. Le groupe anglais Tesco qui est un de nos clients, nous a incités à nous engager et à respecter les règles d’EurepGap”

Des investissements lourds

 

Cette procédure génère un coût important : 1,4 million d’euros a déjà été investi par les Vergers d’Anjou en moyens informatiques, formation des équipes et adaptation des outils de stockage. “Mais les avantages sont indéniables”, continue le directeur général. Il estime que le respect de la norme lui a permis de fidéliser des clients avec “un marché important pérennisé de 1 million d’euros par an”. De plus, le travail entrepris en matière de traçabilité génère de nouveaux contrats. Environ 300 000 euros de chiffre d’affaires supplémentaires en 2004 sont le résultat de la politique engagée depuis deux ans.

La CCAOF dans la traçabilité

La CCAOF propose aux coopératives des prestations nouvelles d’audit pour les aider à se mettre en conformité avec la réglementation. Des auditeurs spécialisés peuvent visiter les entreprises et réaliser des diagnostics spécifiques sur la sécurité alimentaire. Ils seront ensuite accompagnés de recommandations. La CCAOF peut également soutenir les coopératives dans le cadre des démarches AgriConfiance / Qualité et Environnement.

44 exploitations qui travaillent avec les Vergers d’Anjou sont désormais certifiées selon les normes établies par l’association qui “colle” aux exigences européennes. Des audits réguliers (une fois par mois), des visites sur sites permettent de suivre précisément les conditions de cultures (utilisation des produits phytosanitaires par exemple) de chacune des exploitations. Un cahier de culture répertorie aussi les étapes de la production. De plus, des consignes sont données pour les conditions de stockage des produits et des systèmes d’étiquettes de code à barre accompagnent les différents lots.

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