Coup de froid pour les partisans des serres chauffées en bio

11 juillet 2019 - Laure Hänggi 
Le Conseil national d'agriculture biologique (Cnab) a adopté, le 11 juillet, plusieurs mesures encadrant l'utilisation des serres chauffées en agriculture biologique. Si celles-ci ne sont pas interdites, elles devront désormais être chauffées avec des énergies renouvelables. Les légumes bio d'été cultivés sous serres chauffées seront également interdits à la vente entre décembre et avril.

Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, a présenté le 11 juillet les nouvelles conditions d’utilisation des serres chauffées en agriculture biologique.

Les partisans et les opposants aux serres chauffées an agriculture biologique s’affrontaient depuis plusieurs semaines. Le Conseil national d’agriculture biologique (Cnab), de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) a finalement tranché la question, le 11 juillet. Dans un souci d’équilibre face aux autres pays européens où l’utilisation des serres chauffées est autorisée, celles-ci n’ont pas été interdites. Leur usage sera néanmoins désormais beaucoup plus contraint et encadré.

Du chauffage aux énergies renouvelables

Si les serres déjà installées pourront continuer d’être chauffées au fioul jusqu’au 1er janvier 2025, les exploitants ne devront ensuite avoir recours qu’aux énergies renouvelables pour chauffer leurs serres. Une mesure qui s’appliquera dès janvier 2020 pour toutes les nouvelles exploitations entrant en conversion. « Les serres chauffées doivent permettre de compenser des aléas climatiques, tels que le gel, et non pas à cultiver des produits hors saison », a ainsi déclaré Didier Guillaume. Une position partagée par le président du Cnab, Olivier Nasles, qui complète : « Les serres chauffées représentent aujourd’hui 50 hectares en agriculture biologique. Nous n’en sommes qu’au début de ce phénomène, c’est pourquoi il est important d’agir maintenant. »

« Le bio, ce n’est pas la contre-saisonnalité »

Autre mesure adoptée, l’arrêt de la commercialisation de légumes d’été en agriculture biologique, sous serres chauffées, entre le 21 décembre et le 30 avril. « On ne peut pas défendre à la fois une agriculture biologique de qualité et des aliments produits hors saison. Le bio, ce n’est pas de la contre-saisonnalité », a plaidé le ministre en charge de l’agriculture. Suite à l’adoption de ces mesures, défendues par le gouvernement, Didier Guillaume s’est félicité de ce « compromis qui répond aux demandes claires des consommateurs en matière d’agriculture biologique. L’éducation au goût et à la saisonnalité doit être une priorité. » Il a également annoncé vouloir porter cette position à Bruxelles, pour aller vers une harmonisation au niveau européen.

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