Daniel Cueff ne se représentera pas aux municipales, mais il reste mobilisé contre les pesticides

10 janvier 2020 - Eloi Pailloux 
Dans l'actualité depuis que son arrêté municipal anti-pesticide a été cassé par le tribunal administratif de Rennes, en août 2019, Daniel Cueff a annoncé début janvier qu'il avait fait appel de cette décision et qu'il ne se représentait pas à la mairie de Langouët (Ille-et-Vilaine). Mais il entend rester l'un des porte-drapeaux de l'opposition aux pesticides.

En quelques jours, en septembre 2019, le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine) Daniel Cueff est devenu porte-étendard de la cause de la protection des riverains vis-à-vis des pesticides.

De nombreux maires ayant publié des arrêtés établissant des zones agricoles sans épandage de pesticides à proximité des habitations, en 2019, ont été taxés de démagogie à visée électorale. Les citoyens sont méfiants vis-à-vis des produits phytosanitaires : s’y opposer est un moyen de se montrer « actif » à peu de frais, à quelques mois des municipales. La figure de proue de ces élus échappera à cette critique : Daniel Cueff a annoncé qu’il ne se représentait pas dans sa commune de Langouët (Ille-et-Vilaine), le 4 janvier. Si son arrêté, daté de mai 2019, n’était pas le premier du genre, il avait toutefois attiré l’attention, précédant une forte agitation médiatique. L’une de ses dernières initiatives aura été de faire appel de la décision du tribunal administratif de Rennes d’annuler son arrêté. Annoncé dès le mois d’août dernier, cet appel a été acté le 24 décembre, après la parution des décret et arrêté portant sur l’encadrement des épandages dans les champs jouxtant des habitations. L’édile a exprimé sa déception quant au contenu de ces textes, qui selon lui « ne protègent en rien les populations ».

« Maire courage » pour les uns

Depuis août et son appel à publier des arrêtés similaires au sien, ses interventions publiques se sont multipliées. Il est devenu l’icône des opposants aux pesticides, dans la sphère politique et les ONG environnementalistes. Si ses craintes pour la santé de ses administrés a été globalement jugée sincère, et sa démarche « durable » étayée par de nombreux choix pour Langouët bien avant 2019 (bio à la cantine, énergies renouvelables…), celui que ces soutiens qualifient de « maire courage » s’est aussi exposé aux critiques.

« Donneur de leçon pas irréprochable » pour d’autres

Plusieurs de ses déclarations ont laissé perplexes les spécialistes de la thématique phytosanitaire, qui ont noté notamment ses approximations concernant la prise en compte de l’exposition des riverains dans l’homologation des produits. Son « Je ne comprends pas que les banques financent des prêts aux agriculteurs pour acheter de nouveaux pulvérisateurs » a aussi interpellé, les matériels récents étant justement les plus sûrs vis-à-vis des dérives de pesticides. Dans un autre registre, le syndicat Coordination rurale l’a qualifié, en novembre, de « donneur de leçon pas irréprochable », précisant que les eaux de la station d’épuration de Langouët présentaient des valeurs de rejet non-conformes à la réglementation.

Toujours mobilisé sur la cause des pesticides

Ce n’est pas cette exposition qui explique la décision de Daniel Cueff de ne pas se représenter aux élections municipales. Aux responsabilités depuis 1999, il avait prévu dès 2014 de ne pas briguer de mandat supplémentaire. Fidèle à sa parole, il ne renonce toutefois pas à la cause qu’il incarne désormais. Son départ de la mairie de Langouët n’est donc pas synonyme de retrait des affaires publiques : il doit notamment lui permettre de satisfaire aux sollicitations liées à son poste de président de l’association, récemment créée, des maires anti pesticides de France. Il pourra également travailler à la sortie et la promotion de son livre, « Paysans, on vous aime, protégez-nous », qui sera publié en mars 2020.

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